Né le 5 juin 1913 à Sainte-Marie-aux-Mines (Haut-Rhin), mort sous la torture le 15 octobre 1943 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) ; militaire de carrière ; résistant, membre du réseau Mithridate, compagnon de la Libération.

André Aalberg
André Aalberg
Site de l’ordre de la Libération
Portrait d’André Aalberg
Fils de Jacques Aalberg, apprêteur, et Emma Dickelmann, André Aalberg travailla d’abord comme secrétaire dans une usine textile avant de s’engager dans l’infanterie coloniale.
Une de ses soeurs habitait Cannes (Alpes-Maritimes) et la seconde à Jeumont (Nord), mariée à un commissaire de police.
Sergent, il demanda en 1939 à être affecté à la frontière allemande dans les Corps francs. Il reçut deux citations pour ses actions durant cette période. Blessé en juin 1940 sur la ligne Maginot, il reçut une troisième citation. Fait prisonnier, il s’évada au bout de quinze jours et s’installa sans le Sud de la France. Affecté à Fréjus (Var), il partit pour l’Indochine mais en route, à Dakar, il déserta pour rejoindre les Forces françaises libres (FFL). Arrêté à 300 kilomètres de Dakar, emprisonné, il fut ramené en France et condamné en avril 1941 par le tribunal militaire de Clermont-Ferrand à un an de prison avec sursis.
Il rejoignit alors le réseau Mithridate, grâce à Rogatien Gautier. Mais peut-être connaissait-il déjà le chef du réseau, Pierre Jean Herbinger, directeur des mines du Garrot, à Saint-Raphaël (Var). C’est en tout cas dans cette localité qu’il prit sa résidence avec une couverture de représentant de commerce. Il devint, en mai 1942, le chef adjoint du réseau sous les pseudonymes de Jean-Louis ou de Dieudonné.
Il fit l’objet en 1942 d’une fiche mentionnant un mandat d’arrêt à son encontre prise par le Juge d’instruction de la 13ème Division militaire de Clermont-Ferrand, sous l’inculpation de trahison.
Il fut condamné par contumace par la Section spéciale de Riom le 23 mars 1943 à trois ans de prison pour atteinte à la sûreté extérieure de l’État, jugement qui fut affiché sur sa maison le 8 avril (et qui fut cassé par la cour d’appel de Riom le 9 novembre 1944). En mai 1943, comme tous les membres du réseau, il rallia les Forces françaises combattantes (FFC). Il était alors son responsable pour la Zone sud. Dénoncé, il fut arrêté à Clermont-Ferrand par deux Feldgendarmes le 10 octobre 1943 au Café du Globe à Clermont-Ferrand alors qu’il était avec son amie Aïtou Messaoud qu’il avait rencontré depuis janvier 1941 à Clermont-Ferrand. Il possédait au moment de son arrestation des faux papiers au nom de Lucien Navarron, de Chabreloche, les papiers d’un Milicien. Il tenta de s’évader mais il fut blessé au ventre et s’effondra rue Lamartine. Le policier allemand qui avait abattu André Aalberg déclara aux témoins de la scène qu’il s’agissait d’un espion anglais et qu’il était porteur de 45 000 francs roulés dans sa ceinture.
Blessé, André Aalbert fut emmené à l’hôtel Excelsior, siège de la Feldgendarmerie, puis torturé. Il mourut de ses blessures le 15 octobre 1943 à la Polyclinique de l’Hôtel-Dieu de Clermont-Ferrand. Il n’était pas encore identifié à cette date. Sur son acte de naissance, la date de décès, portée au crayon, est le 19 octobre.
Il fut enterré à Clermont-Ferrand sous le nom de Lucien Navarron. La police française ne parvint pas à l’identifier au lendemain de sa mort, les autorités allemandes ne lui donnant pas la possibilité de poursuivre son enquête, notamment en refusant de présenter le corps dans un premier temps.
Il fut nommé compagnon de la Libération par décret du 7 juillet 1945. Il reçut la Croix de guerre 1939-1945 et la Médaille de la Résistance. Le 25 mars 2003, le conseil municipal de Sainte-Marie-aux-Mines décida de donner son nom à l’école primaire de la rue Narbey qu’il avait fréquentée.
Sources

SOURCES : Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 179 : meurtre d’André Aalberg . — Arch. Dép., Var, 1W14 113. – SHD Caen AC 21 P 4 et Vincennes GR 16 P 2 et GR 28 P 4 144 233 (nc). — Rogatien Gautier, Jacqueline Fournier, Agent ’Number One’ réseau Mithridate 1940-1945, Paris, France-empire, 2003. – Jean-Marie Guillon, La Résistance dans le Var, Université de Provence (Aix-Marseille I), 1989. – Henri Noguères, Histoire de la Résistance en France, t. 4, Paris, R. Laffont, 1976. – Site des Compagnons de la Libération. – État civil Sainte-Marie-aux-Mines et Clermont-Ferrand. – Mémorial GenWeb.

Jean-Pierre Besse, Jean-Marie Guillon. Compléments par Eric Panthou

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