Né le 26 février 1900 à Saint-Jory-las-Bloux (Dordogne), fusillé le 23 octobre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; mécanicien ; résistant FTPF.

Gabriel Delbonnel était le fils de Firmin, maréchal-ferrant, et d’Augustine, née Duteil. Il alla à l’école primaire et obtint son CEP. Il effectua son service militaire en 1920. Lors de la déclaration de guerre en septembre 1939, il fut mobilisé au 17e Régiment des équipages, et fut rendu à la vie civile le 26 juillet 1940 à Pellegrue, arrondissement de La Réole (Gironde). Il habita à Monsempron-Libos, arrondissement de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne). Au cours du premier trimestre 1942, il vint habiter dans une chambre d’hôtel au 83 boulevard Voltaire à Asnières (Seine, Hauts-de-Seine). Il travaillait comme mécanicien à la société du Matériel de travaux publics et agricoles, 9 rue d’Alembert, à quelques pas de son logis.
Le 3 mars 1943 Pierre Brossard, dit Philibert, responsable des cadres du Parti communiste, fut arrêté par des inspecteurs de la BS1. La perquisition de son domicile se révéla fructueuse, puisque entre deux cent cinquante et trois cents fiches ou notices biographiques de militants communistes furent saisies, dont celle de Pierre Schlup. Après une probable filature, ce dernier fut appréhendé le 22 mars 1943 par la BS2 antiterroriste et emmené dans les locaux des BS à la préfecture de police, où il fut sévèrement frappé à coups de nerf de bœuf. Sa chute entraîna celle d’une quarantaine de membres des groupes FTP.
Le 23 mars, vers 19 heures, après des recherches dans différents hôtels d’Asnières, les policiers de la BS2 appréhendèrent Gabriel Delbonnel, qui ne portait rien de répréhensible sur lui. Dans la chambre no 10 les inspecteurs saisirent deux pistolets automatiques calibre 7,65 mm Dreyse et Walther ; deux chargeurs garnis ; cent soixante-quinze cartouches ; une baïonnette ; deux circulaires ronéotypées des Francs-tireurs et partisans (FTP), l’une sur « La sécurité », l’autre une directive « À tous les chefs de compagnies et de détachements ». Les policiers tendirent une souricière dans sa chambre dans laquelle tomba Louis Vion.
Lors de son interrogatoire, il déclara qu’avant les hostilités, il n’était pas membre du Parti communiste. Un contact eut lieu par l’intermédiaire de Louis Vion dans un café-tabac du boulevard Victor-Hugo à Clichy avec une jeune fille rousse (Andrée Massip). Elle leur demanda s’ils devaient partir en Allemagne pour travailler et s’ils désiraient en conséquence passer dans l’illégalité et devenir des permanents appointés. N’étant pas requis, ils refusèrent mais acceptèrent un rendez-vous Porte de Clichy avec un responsable ; ils rencontrèrent Pierre Schlup, puis trois jours plus tard Guyot (Claudius Müllembach) avec qui ils devaient faire équipe avec Bibi (Louis Dir). Ce dernier lui apporta les revolvers pour les réparer, quant aux circulaires elles furent apportées par Louis Vion qui « devait les tenir de Bibi ». Il ne se rendit pas compte qu’elles émanaient du Parti communiste.
Les actions auxquelles Gabriel Delbonnel participa étaient limitées. Pierre Schlup lui proposa de l’accompagner pour tuer un Allemand, mais il refusa. Il y eut la reconnaissance des lieux au Pont de Gennevilliers où une baraque en planches était susceptible d’abriter une DCA de l’armée allemande, mais il ne connaissait pas le « but [de] cette reconnaissance ». Il prit part au cours de la première quinzaine de mars 1943 à une expédition contre un garage porte Molitor. L’objectif était d’incendier des camions et des automobiles de l’armée allemande avec un mélange de goudron et de chlorate de potasse, mais l’opération échoua. Les analyses du laboratoire municipal indiquèrent que les armes saisies ne furent pas utilisées lors d’attentats.
Incarcéré le 6 avril au quartier allemand de la prison de Fresnes, il fut jugé le 5 octobre 1943 par le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.). Condamné à mort pour « activités de franc-tireur », il fut passé par les armes le 23 octobre 1943 au Mont-Valérien, puis inhumé au cimetière d’Ivry (Seine, Val-de-Marne).
Après la Libération, sa famille habitant en province, aucun membre de sa famille ne fut entendu. Son nom fut gravé sur une stèle au cimetière d’Asnières, ainsi que sur le monument aux morts de Monsempron-Libos.
Sources

SOURCES : Arch. PPo., BA 2117, BA 2299, KB 6, KB 29, PCF carton 13 rapports hebdomadaires sur l’activité communiste. – DAVCC, Caen, Boîte 5 B VIII dossier 4 (Notes Thomas Pouty). – Arch. mun. Asnières. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb. – État civil.

Daniel Grason

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