Né le 20 mars 1896 à Pruniers (Loir-et-Cher), fusillé comme otage le 11 août 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; chef aiguilleur à la SNCF ; militant communiste d’Athis-Mons (Seine-et-Oise, Essonne) ; résistant.

Maurice Guillon
Maurice Guillon
Fils de Jean, cultivateur, et de Joséphine, née Grimault, ménagère, Maurice Guillon épousa le 21 avril 1921 Camille Hersant à la mairie de Pantin (Seine, Seine-Saint-Denis). Le couple eut une fille, Josette, née 24 octobre 1925. La famille habitait 48 rue Pierre-Viole à Athis-Mons (Seine-et-Oise, Essonne).
Maurice Guillon adhéra au Parti communiste en 1936, fut élu conseiller municipal jusqu’à la dissolution du PCF où il fut révoqué début 1940. Selon la police, il collecta de l’argent auprès des anciens militants communistes pour aider les familles de communistes arrêtés. Lui-même fut arrêté le 29 juillet 1942 par des inspecteurs de la BS2 pour « complicité avec l’ennemi ».
Une tentative de sabotage de la voie ferrée entre Ablon et Juvisy eut lieu le 23 avril 1942 à l’heure où devait passer un train de permissionnaires allemands, mais l’engin n’explosa pas. Membre du mouvement Résistance-Fer, Maurice Guillon, chef aiguilleur, connaissait celui qui avait déposé la charge, son collègue Gabriel Jaillard, et celui qui avait participé aux préparatifs, Samuel Deborde. Il ne les dénonça pas. Il fut incarcéré à la prison de la Santé. Sa femme, sans ressources, s’adressa au préfet de Seine-et-Oise pour obtenir le bénéfice d’une allocation journalière accordée aux internés.
Il a été fusillé le 11 août 1942 au Mont-Valérien par mesures de représailles à la suite d’attentats contre des membres de l’armée allemande ; quatre-vingt-huit résistants furent passés par les armes ce jour-là. Après la Libération, devant la commission d’épuration de la police, un inspecteur de la BS2 déclara que ces arrestations résultaient de la découverte chez Charles Schmidt d’une liste de noms, or aucune liste ne fut saisie chez lui.
Une dénonciation par un employé de la SNCF serait selon un rapport de la cour de justice du 30 juin 1945 probablement à l’origine des arrestations de Gabriel Jaillard et Samuel Deborde.
À la Libération, Maurice Guillon fut inhumé au cimetière d’Athis-Mons, et son nom fut gravé sur le monument aux morts de la commune.
Sources

SOURCES : Arch. PPo., KB 18, 77W 403-168397. – DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Serge Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Site Internet CDJC cote VII-7. – État civil. — Notes de son arrière-petit-fils, Sébastien Mayout.

Daniel Grason

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