Né le 10 mars 1912 à Mantes-la-Ville (Seine-et-Oise, Yvelines), fusillé le 10 avril 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; ajusteur-mécanicien ; militant communiste de Nanterre ; résistant.

Fils de Victor et d’Alice Hany, née Petiot, Georges Hany habitait 69 rue du Chemin-de-Fer à Nanterre (Seine, Hauts-de-Seine). Il épousa Simone Kibler le 24 juin 1933 en mairie de Nanterre. Pendant la guerre, Georges Hany était responsable de la distribution des tracts dans son quartier. Il faisait partie d’un important centre clandestin de propagande communiste qui rayonnait plus particulièrement dans la banlieue ouest de Paris et dans certaines localités de Seine-et-Oise. Ce centre clandestin constituait le quatrième secteur de l’appareil illégal et était dirigé par Félix Pozzi, responsable à la propagande.
Les écrits étaient signés du Comité de chômeurs, du Comité populaire ou encore portaient l’en-tête du journal local L’Éveil de Nanterre, édité par la section communiste jusqu’à la fin août 1939. Un habitant de Nanterre se présenta, à la mi-août 1941, au poste de police de la ville, puis le 30 août au commissariat de Puteaux : il se plaignait de la présence de tracts dans sa boîte aux lettres et rapporta la conversation d’une voisine concernant Célestin Hébert. L’attitude de cet informateur parut suspecte, il fut arrêté et livra le nom d’Hébert.
Le commissaire chargea immédiatement la Brigade spéciale d’intervention du commissariat de mener l’enquête. La presque totalité des militants fut repérée et quinze arrestations s’échelonnèrent entre le 2 et le 16 septembre 1941. Georges Hany fut arrêté le 16, par trois policiers, sur son lieu de travail pour activité communiste et infraction au décret Daladier du 26 septembre 1939. Il fut détenu trois jours dans les locaux du commissariat. Il fut livré aux autorités allemandes et incarcéré à la prison de la Santé.
Le 24 mars 1942, le tribunal du Gross Paris siégea 11 bis rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.). Le commissaire de Puteaux témoigna à charge. Quinze condamnations à mort furent prononcées, dont celle de Georges Hany, Lucienne Hébert et Florentine Berson pour « intelligence avec l’ennemi ». Le 10 avril 1942, dans l’après-midi, les douze condamnés à mort firent face au peloton d’exécution au Mont-Valérien, dont Georges Hany, trente ans. L’abbé allemand Stock dit dans son Journal de guerre, « La plupart des communistes moururent en criant : "Vive le Parti communiste ! etc." » Voir Félix Pozzi.
Sa femme Simone, téléphoniste, trente et un ans, témoigna le 10 mars 1945 devant la commission d’épuration de la police et déclara : « mon mari n’a pas été frappé » ; cependant, elle ignorait quels étaient les inspecteurs qui avaient effectué l’arrestation.
Après la Libération, le 12 mars 1945, un juge d’instruction inculpa le délateur de Célestin Hébert « d’atteinte à la sûreté extérieure de l’État ». L’homme, Clément, était marié à Stéphanie, Allemande des Sudètes (Tchécoslovaquie). Le couple habitait le pavillon voisin du frère de Célestin Hébert. Clément, membre du Mouvement social révolutionnaire (MSR), parti collaborationniste d’Eugène Deloncle, assistait aussi aux réunions du Parti populaire français de Doriot. Il était farouchement anticommuniste. Après l’exécution de Célestin Hébert et de ses compagnons, il vendit précipitamment son pavillon et déménagea. Il fut retrouvé par la police dans la Sarthe, arrêté, jugé et condamné le 19 octobre 1945 à vingt ans de travaux forcés et vingt ans d’interdiction de séjour.
Le conseil municipal de Nanterre décida en octobre 1944 d’honorer la mémoire de Georges Hany, en lui donnant le nom d’une rue. Son nom figure sur le monument aux morts de Nanterre, dans le parc des Anciennes Mairies.
Sa femme Simone, téléphoniste, trente-et-un an, témoigna le 10 mars 1945 devant les membres de la commission rogatoire, elle déclara : « mon mari n’a pas été frappé », cependant, elle ignorait quels étaient les inspecteurs qui avaient effectués l’arrestation. Elle précisa toutefois : « Le commissaire de police Bizoire, qui assistait au procès, a fait une déposition accablante contre lui ».
« Mon mari a été fusillé le 10 avril 1942 au Mont-Valérien, par le Tribunal militaire allemand ».
Quant au commissaire Lucien Bizoire, qui conduisit la répression contre la résistance, il a été jugé, mais échappa à la peine capitale.
Sources

SOURCES : Arch. PPo. BA 1928, BA 1934, BA 2117, BA 2355, KB 7, KB 10, KB 42, KB 85, PCF carton 18, 77W 53, 77W 1046, 77 W 3124-291860. – DAVCC, Caen, fusillé Boîte 5/B VIII Liste S 1744-183/42 (Notes Thomas Pouty). – Claude Léonard, Le dictionnaire historique des rues de Nanterre, Société d’histoire de Nanterre, 2005. – Jean-Marc Berlière avec Laurent Chabrun Les policiers sous l’occupation, Éd. Perrin, 2001, pp. 213, 269, 270, 274, 337, 344. – Jean-Marc Berlière, Police des temps noirs, préface de Patrick Modiano, Éd. Perrin, pp. 314, 318, 884. – État civil, Mantes-la-Ville. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Franz Stock, Journal de guerre. Écrits inédits de l’aumônier du Mont Valérien, Cerf, 2017, p. 78. — État civil, Mantes-la-Ville. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 285479 (nc).

Daniel Grason

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