Né le 25 janvier 1925 à Garnay (Eure-et-Loir), fusillé le 24 novembre 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; ajusteur ; communiste ; résistant membre des FTPF.

Plaque au lycée Rotrou de Dreux
Plaque au lycée Rotrou de Dreux
Marc Lainé habitait Dreux (Eure), il vint à Paris en juillet 1942, il habita au 12 rue des Partants, puis avec son amie Yvonne Gallois, née en 1921, au 355 rue des Pyrénées (XXe arr.). Il travailla comme manœuvre à la maison Leroux, 23 rue Philippe-Auguste, puis comme ajusteur chez Schneider Hispano à Houilles (Seine-et-Oise, Yvelines). Sa cousine Simone le présenta à un militant communiste. Il adhéra au parti, entra très rapidement dans les FTP. Il fit équipe avec Jean et Maurice Cadet, plus particulièrement avec le second.
Il eut pour mission de repérer des lieux où des actions armées étaient envisagées contre des Allemands et d’ex-membres du Parti communiste considérés comme des traîtres. Le 1er août 1942, il eut un rôle d’observateur lors de la manifestation de femmes mobilisées pour protester contre la vie chère et les difficultés d’approvisionnement rue Daguerre (XIVe arr.). Le groupe se réunit à Chaville (Seine, Hauts-de-Seine), il fut chargé de la surveillance. Le 27 août, il était place Balard (XVe arr.) à la sortie des usines Citroën, lors d’une tentative de distribution de tracts avec prise de parole. Inconnu, il échappa à l’arrestation.
Il donnait satisfaction à l’organisation. Début septembre Marc Lainé quitta son emploi, devint Hervieux, permanent rémunéré mensuellement deux mille francs. Il assura le 4 septembre une mission de protection lors d’une distribution de tracts, prit brièvement la parole à la sortie des usines Gnome et Rhône boulevard Kellermann (XIIIe arr.).
Des repérages eurent lieu pour tuer Joseph Bertho, contremaître à la SNCF considéré comme un traître. Marc Lainé fit équipe avec Gaston Père, d’autres étaient en protection. Le 12 septembre 1942 vers 6 h 50 du matin, Joseph Bertho quittait son domicile du 16 rue Tolbiac, il était à la hauteur du no 11 quand un coup de feu claqua. Il eut le réflexe de se coucher à terre, un second coup ne put partir, l’arme s’était enrayée. Gaston Père prit la fuite vers la rue du Quai de la Gare.
Albert Y., employé d’octroi, quarante-huit ans, avait vu la scène. Juché sur sa bicyclette il s’élança pour rattraper Gaston Père, il le rejoignit devant le no 2. Marc Lainé assurait la protection, il tira deux coups de feu, une balle toucha Albert Y. à la colonne vertébrale. Transporté à l’hôpital de la Salpetrière, il y mourut le 5 octobre.
Une opération de prise de fonds eut lieu le 15 septembre à 11 h 30 devant l’usine de la Grande Biscuiterie parisienne avenue Jean-Jaurès à La Courneuve (Seine, Seine-Saint-Denis). L’encaisseur blessé à la cuisse droite fut neutralisé, la sacoche contenait six cent mille francs. Un gardien de la paix se mit à la poursuite de deux hommes, ceux-ci se réfugièrent dans un débit de boissons, 255 avenue Jean-Jaurès à Aubervilliers (Seine, Seine-Saint-Denis), tirèrent... blessant légèrement le gardien.
Marc Lainé et Gaston Père profitèrent de ce répit pour se réfugier au dernier étage d’un immeuble. Le policier blessé avait alerté des collègues, des gardiens de la paix arrêtèrent les deux hommes armés chacun d’un pistolet automatique. La sacoche dérobée fut retrouvée dans les WC du débit de boissons.
Ils furent jugés le 13 octobre 1942 par le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.), condamnés à mort pour activité de francs-tireurs, passés par les armes le 24 novembre 1942 au Mont-Valérien. Yvonne Gallois, l’amie de Marc Lainé, considérée comme complice du fait de sa connaissance de son activité, fut arrêtée le 13 octobre. Déportée le 24 janvier 1943 à destination d’Auschwitz (Pologne), elle y mourut le 25 mars.
Marc Lainé fut inhumé au cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne).
Sources

SOURCES : Arch. PPo., BA 2117, PCF carton 13 activité communiste pendant l’Occupation, 77W 416. – DAVCC, Caen Boîte 5 (Notes Thomas Pouty). – FMD, Livre-Mémorial, op. cit. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb. – État civil.

Daniel Grason

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