Né le 12 novembre 1908 à Quinssaines (Allier), fusillé le 21 novembre 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; électricien à la SNCF ; communiste ; résistant membre des FTPF.

Fils d’Édouard, cultivateur, et de Marthe, née Marguerite, Raymond Müller épousa Gabrielle Le Borgne le 28 novembre 1933 à Camors (Morbihan). Il travaillait comme électricien aux ateliers de la SNCF du 9 boulevard Masséna à Paris (XIIIe arr.). Le couple habitait au 14 rue Baudricourt.
Raymond Müller adhéra au Front national pour l’indépendance de la France, fit partie d’un groupe de protection des Francs-tireurs et partisans (FTP). Le 1er août 1942, il était rue Daguerre quand Lise London prit la parole devant le magasin Félix Potin. Le 4 septembre, il assurait la protection lorsqu’un orateur prit la parole devant l’entrée des usines Gnome et Rhône, boulevard Kellermann (Paris, XIIIe arr.). Le lendemain, il déposa un engin incendiaire près d’une cuve de l’atelier huilerie de la SNCF, là même où il était employé.
Le 7, il devait assurer la protection d’un orateur devant les usines Citroën, place Balard (XVe arr.). Vers 17 h 20, des policiers qui surveillaient les lieux appréhendèrent trois militants armés, puis trois autres dont René Sevi. Lors de la perquisition de son domicile 4 square Emmanuel-Chabrier (XVIIe arr.), des inspecteurs des Brigades spéciales saisirent notamment la biographie de Raymond Müller avec l’annotation « responsable politique ». Deux inspecteurs de la BS1 l’arrêtèrent le 8 septembre à son domicile.
Conduit dans les locaux des Brigades spéciales, il y fut détenu une huitaine de jours, battu lors des interrogatoires. Détenu au Dépôt, incarcéré ensuite à la prison de la Santé, mis le 12 octobre 1942 à la disposition de la Geheimfeldpolizei (GFP) chargée de la lutte contre la résistance intérieure et extérieure. Cet organisme de répression qui comptait une centaine d’hommes siégeait à l’hôtel Bradford.
Raymond Müller fut jugé le 11 novembre 1942 par le tribunal du Gross Paris et condamné à mort pour « activité de franc-tireur et autres délits ». Fusillé le 21 novembre à 12 h 11 au Mont-Valérien, il fut inhumé au cimetière d’Ivry-sur-Seine.
Sa femme Gabrielle témoigna le 16 avril 1945 devant la commission d’épuration de la police. Elle dit avoir rendu visite à son mari quand il était détenu au Dépôt et qu’il lui avait demandé des pansements et des pommades. Elle avait supposé que c’était pour soigner des blessures occasionnées par les mauvais traitements et avait déposé plainte contre ceux qui l’avaient arrêté.
Élevé au grade de lieutenant FFI à titre posthume, le nom de Raymond Müller figure sur la plaque commémorative de la Bourse du Travail de Paris.
Sources

SOURCES : PPo. BA 2056, KB 96, PCF carton 13, 77 W 423. – DAVCC, Caen, Boîte 5 / B VIII dossier 3, Liste S 1744-595/42 (Notes Thomas Pouty). – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb. – État civil, Quinssaines.

Daniel Grason

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