Né le 13 juin 1920 à Chaumes-en-Brie (Seine-et-Marne), abattu le 28 août 1942 à Suresnes, mort le 29 à Nanterre (Seine, Hauts-de-Seine) ; résistant FTP.

Fils de Alexis, employé de chemin de fer et de Eugénie, née Petit, André Pelet demeurait chez ses parents à Mormant (Seine-et-Marne). Le jeudi 27 août 1942, le parti communiste organisa une prise de parole avec distribution de tracts devant les usines de la Société Nationale de constructions aéronautiques du sud-ouest (SNCASO) ex Louis Blériot à Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine).
Une vingtaine de policiers commandé par le commissaire divisionnaire de Boulogne-Billancourt étaient en embuscade sur le quai de Suresnes et aux alentours de l’usine. Deux résistants André Pelet et Jean Rozinoer furent chargés par l’organisation communiste d’assurer la protection de distributeurs de tracts. Les ouvriers devaient se mettre en grève, le tract soutenait cette action.
Les deux résistants vivaient jusqu’au 11 août dans un campement en forêt de Fontainebleau. Ce jour-là, le camp était découvert lors d’une opération conjointe de la gendarmerie française et de la Feldgendarmerie. Il y eut des tirs d’échangés, trois gendarmes dont un allemand étaient tués. Depuis la police recherchait notamment Jean (Pelet) et Yvon (Rozinoer).
La sortie des ouvriers de l’usine SNCASO s’effectuait à 18 heures, trois militants furent repérés par un gardien de la paix vers 17 heures 30, il remarqua l’arrivée d’un quatrième homme à bicyclette, porteur d’une volumineuse musette, il alerta un brigadier. Deux autres hommes descendirent d’un autobus, portant l’un une mallette, l’autre une serviette de cuir. Le policier cria « Halte-là police ! » Ils continuèrent leur chemin par la rue qui séparait la SNCASO de l’usine de camions Latil. Un policier tira en direction de Pelet, celui-ci riposta à trois reprises. Jean Rozinoer était rattrapé par un brigadier, sa serviette lui fut arrachée des mains, elle contenait une mitraillette et trois chargeurs, il portait un revolver.
André Pelet réfugié sur le toit d’un pavillon au 24 rue de la République, était repéré. Un policier utilisa la mitraillette, toucha le résistant d’une balle, puis tira une rafale. Les policiers découvrirent sur lui deux revolvers et cinquante-deux cartouches. Emmené à l’hôpital départemental de Nanterre, il y mourut le lendemain matin à 8 heures 25. Le 8 septembre 1942 le Service de l’identité judiciaire communiqua au Commissaire principal Jean Hénoque chef de la BS 2, les résultats des analyses des armes, seul le pistolet 7,65 m/m saisit sur Pelet servit rue Daguerre le 1er août.
Il y eut dix-sept arrestations, la plupart furent relaxés. Auguste Renard, né en 1909, fut appréhendé, condamné à trois ans de prison et mille deux cents francs d’amende le 2 avril 1943 par la section spéciale. Emprisonné à la Santé, puis à Fresnes, il était libéré le 17 août 1944. Jean Rozinoer, né en 1920, étudiant en médecine, déporté à Mauthausen (Autriche) le 1er avril 1943, classé Nuit et Brouillard « NN », fut exécuté le 13 juillet 1943.
Les policiers qui participaient à cette opération touchèrent une prime collective de mille deux cents francs, le brigadier qui abattit André Pelet toucha sa quote-part cent quarante-deux francs, sur proposition du commissaire divisionnaire, il reçut à titre honorifique la Médaille d’honneur de bronze, pour acte de courage et de dévouement.
Sources

SOURCES : Arch. PPo. KB 26, KB 56, KB 82, KB 89, PCF carton 13 activité communiste pendant l’occupation, 77W 1621. - Notes de Jean-Pierre Ravery. - FMD, Le livre-Mémorial... op.cit . - État civil, Chaumes-en-Brie, Nanterre.

Daniel Grason

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