Né le 29 mai 1921 à Boulogne-Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine), fusillé le 26 août 1941 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; couvreur, crémier ; militant communiste.

Fils d’Eugène, employé au magasin du Bon Marché, et de Germaine, née Saillard, Jean-Louis Rapinat habitait pendant la guerre au 26 avenue Victor-Hugo aux Pavillons-sous-Bois (Seine, Seine-Saint-Denis).
Il participa le 13 août 1941 à une manifestation organisée par les Jeunesses communistes de la région Paris-Est à proximité du métro Havre-Caumartin (IXe arr.) pour protester contre la présence des troupes allemandes.
Les policiers arrêtèrent dix-sept jeunes, parmi lesquels Jean-Louis Rapinat. Il était porteur d’un bulletin s’adressant aux « Amis lecteurs de L’Avant-Garde ». Son domicile fut perquisitionné, un bulletin ayant pour titre « Semaine du Sacrifice » avec des timbres qui étaient à proposer pour soutenir les familles des emprisonnés fut saisi. Lors de son interrogatoire dans les locaux des Brigades spéciales (BS), Jean-Louis Rapinat déclara que ce matériel lui avait été remis par François Marais. Ce dernier nia avec aplomb. Jean-Louis Rapinat fut livré aux autorités allemandes, puis incarcéré à la prison du Cherche-Midi (VIe arr.).
Le 23 août, il comparut devant le tribunal du Gross Paris, qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.). et fut condamné à mort pour « intelligence avec l’ennemi » avec André Sigonney et Raymond Justice.
Quatre jeunes gens, Émile Grout, Marcel Ancelin, Daniel Chandon et Rémy Toutin furent condamnés aux travaux forcés à perpétuité, ainsi que Désiré Bertieau qui lui fut condamné par défaut car il était parvenu à s’enfuir le 14 août alors qu’il était détenu au Dépôt. Émile Grout mourut le 27 octobre 1941 à la prison de Rheinbach (Allemagne).
Les neuf autres jeunes furent acquittés, mais internés administrativement. Parmi ces derniers Simon Bronsztein fut fusillé le 23 avril 1942 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) comme otage et François Marais fut fusillé le 6 octobre 1943 au Mont-Valérien.
Jean-Louis Rapinat fut fusillé le 26 août 1941 au Mont-Valérien avec ses deux camarades André Sigonney et Raymond Justice.
Le journal collaborationniste Le Matin publia le 30 août en une un Avis du 27 août : « André Sigonney, de Drancy. Raymond Justice, de Drancy. Jean-Louis Rapinat, de Pavillons-sous-Bois, ont été condamnés à mort par la cour martiale pour aide à l’ennemi, ayant pris part à une manifestation communiste dirigée contre l’armée allemande. Ils ont été fusillés. »
Jean-Louis Rapinat fut inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) division 47, ligne 2, n° 75. Sa famille obtint des Allemands l’autorisation d’une exhumation, qui eut lieu le 22 septembre 1941. Un service funèbre se déroula à l’église des Pavillons-sous-Bois, une cinquantaine de personnes furent maintenues à distance à la sortie de l’église. Jean-Louis Rapinat a été inhumé dans sa nouvelle sépulture à Pavillons-sous-Bois en présence d’une vingtaine de personnes.
Après la Libération, son père, Eugène, témoigna sur procès-verbal le 17 novembre 1941. Son fils lui avait écrit la veille de son exécution une lettre dans laquelle figurait le nom de l’inspecteur des BS qui l’avait livré aux Allemands, et il porta plainte contre lui.
La Mention Mort pour la France fut attribuée à Jean-Louis Rapinat par le Secrétariat général aux Anciens Combattants le 15 décembre 1945
Le nom de Jean-Louis Rapinat figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien et il fut gravé sur le monument aux morts de la commune des Pavillons-sous-Bois ; le conseil municipal donna son nom à une allée de cette commune.
Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)
Sources

SOURCES : Arch. PPo., KB 64, 77W 1729. — DAVCC, Caen, B VIII dossier 2 / Boîte 5, Liste S 1744-1562/41 (Notes Thomas Pouty). — Site Internet Mémoire des Hommes. — MémorialGenWeb. — État civil. — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry.

Daniel Grason

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