Né le 18 juillet 1916 à Bourges (Cher), fusillé comme otage le 9 mai 1942 à Compiègne (Oise) ; ajusteur ; militant communiste du Cher ; résistant.

André Giraudon était le fils de François Giraudon âgé de 28 ans, mouleur et de Marie Anne Bouquin âgée de 29 ans, domiciliés tous deux 35 rue de Mazières à Bourges. Il se maria le 22 juillet 1939 à Bourges avec Gisèle Policard employé de bureau (née à Saint-Fargeau, Seine-et-Marne le 13 septembre 1921). Un enfant, Jacques, naquit le 20 décembre 1939 ; des sources parlent d’un autre enfant. Le couple résidait 1, rue de la Cartoucherie et André Giraudon exerçait le métier d’ajusteur.
Militant communiste, avec Marcel Cherrier, un matin de décembre 1940, ils surgirent à vélo devant l’entrée de la SNCAC (Société Nationale des Constructions Aéronautiques du Centre, société française née de la nationalisation en 1936 des constructeurs d’avions) pour lancer un tract intitulé "C’est ça la collaboration".
Il fut arrêté le 18 février 1941 pour distribution de tracts communistes et interné administrativement au camp de séjour surveillé de Rouillé (Vienne). Il fut ensuite transféré au camp de Compiègne.
Fernand Devaux témoigne : « Et puis un autre camarade, Giraudon André, de Bourges, âgé de 21 ans [en fait 25 ans], était jeune marié. Nous étions dans le même groupe. Des liens fraternels nous unissaient. Ils sont venus le chercher le 9 mai 1942.
« Son départ, seul, semblait peu ordinaire, mais il a tout de suite pensé qu’il allait être fusillé. Il avait raison. Lorsque je suis arrivé à Compiègne, le 22 mai, j’ai appris qu’il avait été fusillé. Comme je lui avais promis, j’ai écrit à sa femme : le sort a voulu que je revienne d’Auschwitz. Quelques semaines après mon retour, elle est venue me voir. »
En effet au début 1942, des attentats commis en France et en particulier en Seine-Inférieure et dans le Calvados amenèrent les autorités nazies, en relation étroite avec la police française dotée des fichiers individuels des militants, à choisir parmi les détenus de Compiègne-Royallieu onze otages provenant du département de Seine-Inférieure. Les quatre autres otages dont André Giraudon étaient de provenance diverse. André Giraudon fut exécuté, avec quatre autres internés de Seine-Inférieure, le 9 mai 1942, au champ de tir des Beaux Monts dans la Forêt de Compiègne. Les quatre autres otages fusillés avaient noms Maurice Boulet, Jean Delatre, Gustave Lecomte, Ursin Scheid.
Voir monographie de lieu d’exécution : Compiègne-Royallieu, Moulin-sous-Touvent, forêt de Carlepont (Oise) : février-mai 1942.
Les cinq fusillés du 10 mai furent inhumés dans le cimetière-nord de Compiègne.
André Giraudon fut homologué résistant et reçut à titre posthume la Médaille de la Résistance par décret du 24 avril 1946. Son nom est inscrit sur la plaque commémorative aux communistes morts pour la Libération apposée sur le bâtiment de la Fédération communiste à Bourges.
La veuve d’André Maurice Giraudon, Gisèle Policard, contribua à la formation clandestine de l’Union des femmes françaises (UFF) dans le Cher et la représenta au Comité départemental de Libération. Elle siégea au conseil municipal de Bourges jusqu’en 1951.
Ne pas le confondre avec son homonyme, André Giraudon, également interné à Compiègne et déporté.
Sources

SOURCES : Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 258276 (nc) — Arch. Dép. Cher (état civil). — Musée de la Résistance nationale, fichier de l’Association des familles de fusillés. — Mémoire des Hommes. — Mémorial genweb. — Notes de Maurice Renaudat.

Claude Pennetier, Michel Thébault

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