Né le 14 mai 1907 à Saint-Denis (Seine, Seine-Saint-Denis), fusillé le 31 octobre 1941 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; préparateur en pharmacie.

Fils de Raoul, ajusteur, et de Jeanne, née Maurandi, Auguste Couturier fut légitimé par le mariage de ses parents en mairie de Saint-Denis le 19 décembre 1908. Il épousa Madeleine Joffrette Fombeur le 8 juillet 1935 en mairie de Chauvigny (Vienne).
En 1941, il travaillait comme préparateur en pharmacie à l’institut Gay-Lussac, 75 rue d’Anjou à Paris (VIIIe arr.), et demeurait dans l’hôtel du 6 rue Léopold-Bellan (IIe arr.). Auguste Couturier était connu des Renseignements généraux comme adhérent au groupe pro-hitlérien « Le Feu », il faisait aussi partie du Rassemblement national populaire (RNP), formation collaborationniste de Marcel Déat fondée en février 1941.
Il fut arrêté le 10 octobre 1941 par les Allemands au moment où il s’apprêtait à franchir la ligne de démarcation. Le responsable de l’institut où il travaillait témoigna en sa faveur auprès des autorités allemandes. Il comparut le 16 octobre 1941 devant le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.) et fut condamné à mort pour « espionnage ».
Il fut passé par les armes le 31 octobre 1941 au Mont-Valérien puis inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) le 31 octobre 1941 division 39, ligne 3, n° 4. La police judiciaire ouvrit une enquête le 4 décembre 1941, puis le 21 mars 1942 en vue du jugement de décès.
Un mandat d’arrêt fut lancé contre Auguste Couturier le 3 octobre 1945 et la cour de justice d’Orléans (Loiret) chargée de l’affaire sous l’inculpation d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État. L’affaire fut classée. Sa veuve demanda en 1945 une pension, et un troisième rapport fut rédigé le 16 mai 1945. Enfin, la cour de justice de la Seine ouvrit une enquête pour son appartenance au RNP et classa définitivement l’affaire.
Interrogé, l’ex-responsable de l’institut Gay-Lussac déclara qu’Auguste Couturier appartenait au même réseau de Résistance que lui et que lors de son arrestation à la ligne de démarcation, Couturier se rendait à Londres via l’Espagne porteur de documents. Il prétendit qu’il lui prêta trente mille francs pour faciliter son déplacement. Les enquêteurs furent sceptiques, l’homme étant criblé de dettes et traqué par les créanciers. De plus il fut pressé de démissionner de son poste de directeur de cette institution privée pour ces raisons. Quant à son appartenance à la Résistance personne ne confirma ses déclarations.
La mention Mort pour la France fut attribuée à Auguste Couturier par le Secrétariat général aux Anciens Combattants le 20 décembre 1945.
Le nom de Auguste Couturier figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien.
Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)
Sources

SOURCES : Arch. PPo. 77 W 2258. — Arch. DAVCC Caen, boîte 5 (notes de Thomas Pouty). — Bureau Résistance GR 16 P 140096 (non homologué). — Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb. — État civil, Saint-Denis. — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry.

Daniel Grason

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