Né le 6 septembre 1903 à Saint-Ouen (Seine, Seine-Saint-Denis), fusillé le 29 octobre 1941 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; ouvrier tôlier, chiffonnier.

René Nain, fils de Paul, employé, et Eugénie, née Guillaume, habitait une cabane construite avec des matériaux de récupération au 31 rue Adrien-Lesesne à Saint-Ouen. Ouvrier tôlier, il abandonna cette profession et se fit chiffonnier. Après avoir quitté sa femme Yvonne, il vécut avec Louise Janique, veuve, née le 24 novembre 1898 à Paris (XVIIIe arr.), avec qui il eut un enfant. Le lieu était déshérité, cette zone s’étendait du quartier Cayenne (mauvaise terre), bordé par le cimetière parisien de Saint-Ouen, la rue des Poissonniers, à mi-chemin entre la porte de la Chapelle et celle de Clignancourt (XVIIIe arr.). Les bistrots étaient les lieux de rencontre d’hommes et de femmes qui pour beaucoup vivaient en marge et en déchus de la société.
Le 25 octobre 1941, René Nain rentra à son domicile pris de boisson. Il eut une violente crise, prit un couteau et poursuivit Louise Janique. La police municipale, alertée, se déplaça, le maîtrisa, et perquisitionna l’habitation où furent trouvés trois pistolets, dont un en état de marche, et deux matraques. Le jour même, livré aux autorités allemandes, il fut incarcéré à la prison du Cherche-Midi (VIe arr.). Le 27 octobre, il comparut devant le tribunal du Gross Paris, section B, qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.). Condamné à mort pour « détention d’armes », il fut passé par les armes le 29 octobre 1941 au Mont-Valérien.
René Nain fut inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) le 29 octobre 1941 division 39, ligne 3, n° 2.
Le 22 avril 1945, les exécutés de la Seconde Guerre mondiale habitant Saint-Ouen furent réinhumés dans le cimetière communal. René Nain fut inhumé comme les autres fusillés dans une concession de cent ans à titre gracieux, mais son nom ne figure sur aucun monument commémoratif à Saint-Ouen, ni sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien. Il ne figure pas dans la base des fusillés du Mont-Valérien.
Sources

SOURCES : Arch. PPo, BA 2298. — Arch. mun., Saint-Ouen, AR 4864, fiche 99. — État civil, Saint-Ouen. — MémorialGenWeb. — Site Internet Mémoire des Hommes. — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry.

Daniel Grason

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