Né le 28 février 1898 à Charenton-le-Pont (Seine, Val-de-Marne), fusillé comme otage le 20 septembre 1941 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; charpentier.

Fils de Bertrand, charpentier, et d’une mère non dénommée sur son acte de naissance, Roger Peyrat exerça la même profession que son père, charpentier. Il épousa Louise Antoine le 28 juin 1917 à la mairie du XXe arrondissement à Paris.
Il fut incorporé le 8 octobre 1915 dans l’Artillerie, et démobilisé le 2 décembre 1919. Lors de la mobilisation de 1939, il fut affecté spécial en usine.
Le 25 mai 1941 vers 22 heures, une altercation opposa Roger Peyrat à une sentinelle allemande dans la salle des grandes lignes de la gare du Nord (Paris, Xe arr.). Le soldat allemand tira sur lui ; il fut touché au ventre et conduit à l’hôpital. Selon le télégramme d’un policier au commissariat du Xe arrondissement, Roger Peyrat « s’était rebellé au moment d’être conduit devant l’officier de gare ». Sa blessure fut qualifiée de très grave. Selon la même source, il était sans domicile connu, mais sa famille fut prévenue et Roger Peyrat fut interné dans un hôpital.
Le 16 septembre 1941 le capitaine Scheben fut tué de deux coups de revolver, boulevard de Strasbourg à Paris (Xe arr.) ; en représailles Roger Peyrat a été fusillé comme otage au Mont-Valérien le 20 septembre 1941 avec onze autres prisonniers dont six communistes Antoine Hajje, Georges Pitard, Michelis Rolnikas, René Anjolvy, Pierre Guignois et Francis Herpin ; de plus Adrien Nain avait été qualifié lors de son arrestation de communiste alors qu’en fait il était socialiste. Deux des quatre autres fusillés Daniel Loubier et Maurice Peureux étaient incarcérés pour détention d’armes ; Victor Marchal était détenu pour agression contre des soldats allemands. Enfin Georges Masset était un prisonnier de droit commun. Un avis, signé Von Stülpnagel, commandant des troupes allemandes en France, daté du 20 septembre fut publié le 22 septembre en page une des journaux collaborationnistes Le Matin et Le Petit Parisien avec les douze noms et un avertissement : « J’attire l’attention sur le fait qu’ en cas de récidive, un nombre beaucoup plus considérable d’otages serait fusillé ». L’« Avis » voisinait avec le compte rendu des obsèques du capitaine Scheben qui s’étaient déroulées la veille en l’église de la Madeleine (Paris, VIIIe arr.).
Roger Peyrat fut inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) le 20 septembre 1941 division 39, ligne 4, n° 16, puis transféré le 27 février 1945 à Saint-Denis (Seine,Seine-Saint-Denis).
La mention Mort pour la France lui fut attribuée par le Secrétariat général aux Anciens Combattants le 24 septembre 1945.
Son nom a été gravé sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien.
Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)
Sources

SOURCES : Arch. PPo, 77W 55. — DAVCC, Caen, B VIII dossier 2 / AJ41 245, Liste S 1744-1704/41 (Notes Thomas Pouty). — Bureau Résistance GR 16 P 473090 (non homologué). — Serge Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit.Le Matin et Le Petit Parisien, 22 septembre 1941. — État civil, Charenton-le-Pont. — MémorialGenWeb. — Site Internet Mémoire des Hommes. — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry.

Daniel Grason

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