Né le 11 février 1914 à Paris (VIIIe arr.), fusillé comme otage le 15 décembre 1941 à La Blisière en Juigné-les-Moutiers, près de Châteaubriant (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) ; ajusteur d’aviation ; militant communiste.

Georges Thoretton.
Georges Thoretton.
Plaque apposée par l’association CASSON MON PAYS à l’entrée du cimetière de CASSON (Loire-Atlantique) où furent déposés par les Allemands devant la grille les trois corps avant mise en terre provisoire les jours suivants par la population.
Georges Thoretton était le fils de Margueritte Thoretton. La famille demeurait dans un immeuble collectif de la cité-jardin de Gennevilliers (Seine, Hauts-de-Seine), 44 rue Jean-Jaurès. Georges Thoretton adhéra au Parti communiste. Il travaillait comme ajusteur à la Société nationale des constructions aéronautiques du Sud-Ouest (SNCASO), ex-Blériot, à Suresnes. Cette société était née par la volonté du gouvernement de Front populaire, en 1936, de la fusion des usines Bloch, Lioré et Olivier, des sociétés aéronautiques implantées à Bègles, Bordeaux et Mérignac (Gironde). Lors de la déclaration de guerre, mobilisé, George Thoretton combattit. Il fut blessé aux deux jambes et réformé. Après la démobilisation, il reprit son travail à l’usine de Suresnes.
En décembre 1940, le directeur des Renseignements généraux demanda aux commissaires du département de la Seine les noms de citoyens qui s’étaient « compromis avec le Parti communiste ». Le commissaire de la circonscription Asnières - Gennevilliers - Villeneuve-la-Garenne communiqua une dizaine de noms, dont celui de Georges Thoretton.
L’arrestation du maire communiste de Gennevilliers, Jean Grandel, le 26 juillet 1940, suscita des réactions des militants communistes. Papillons et tracts furent jetés à la volée dans quelques rues de la ville. La Jeunesse communiste se reconstitua, un groupe d’une vingtaine de jeunes filles et garçons s’organisa. Le 27 décembre, quatre militants, dont trois jeunes gens (Maurice Simondin, Fernand Bée et Robert Tily) furent arrêtés, une liste de vingt et un noms fut saisie et, le 29 décembre, la police arrêta quinze autres jeunes.
En janvier et février 1941, une cinquantaine de militants du Parti communiste du secteur Ouest de la région parisienne furent interpellés pour infraction au décret-loi du 26 septembre 1939. Georges Thoretton fut arrêté le 20 janvier par des policiers d’Asnières, comme « meneur communiste actif » et interné à la maison centrale de Clairvaux (Aube). Georges Thoretton fut transféré au camp de Châteaubriant.
Aux actions de résistants contre des membres de l’armée d’occupation, les autorités allemandes décidèrent de riposter par la fusillade d’otages. Les responsables de ces actes furent ainsi désignés dans l’Avis du 14 décembre 1941 du général von Stülpnagel : « Ces attentats ont pour auteurs des éléments, parfois même jeunes, à la solde des Anglo-Saxons, des Juifs et des Bolcheviks et agissant selon les mots d’ordre infâmes de ceux-ci. Des soldats allemands ont été assassinés dans le dos et blessés. En aucun cas, les assassins ont été arrêtés. » Il ordonna de fusiller cent otages : soixante-quinze au Mont-Valérien à Suresnes, treize à Caen (Calvados), trois à Fontevraud (Maine-et-Loire) ; neuf, dont Georges Thoretton, furent extraits de Châteaubriant par la Feldgendarmerie et fusillés au lieu-dit La Blisière, en forêt de Juigné-les-Moutiers. Georges Thoretton fut ensuite inhumé à Casson.
Margueritte Thoretton témoigna en mars 1945 devant la commission d’épuration de la police et exprima son désarroi, avec son fils fusillé et son mari, Pierre Graindorge, déporté depuis le 6 juillet 1942 à destination d’Auschwitz (Pologne). Elle fit face au commissaire qui arrêta son fils en compagnie d’un inspecteur. Le commissaire déplora l’affaire et déclara que les rapports étaient établis « par ordre » ; il ajouta : « Je n’avais aucune haine contre qui que ce soit. »
Georges Thoretton fut inhumé au cimetière de Gennevilliers. En décembre 1944, par décision du conseil municipal, la rue de l’Avenir prit son nom. Son nom figure sur la stèle des fusillés au cimetière de la commune.
Le ministère des Anciens Combattants lui accorda la mention « Mort pour la France », il a été homologué combattant des Forces françaises de l’intérieur (FFI). Son nom figure sur la stèle des fusillés au cimetière de la commune.
Sources

SOURCES : Arch. PPo. BA 1801, BA 2374, BA 2397, KB 61. – DAVCC, Caen, B VIII dossier 2 / AJ41 245 (Notes Thomas Pouty). – Bureau Résistance GR 16 P 570415. –
Arch. mun. Gennevilliers. – État civil, Paris (VIIIe arr.).

Iconographie
PHOTOGRAPHIE : Arch. Municipales de Gennevilliers.

Daniel Grason

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