Né le 17 octobre 1914 à Ploufragan (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), fusillé le 8 juin 1944 à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; manœuvre ; membre du Parti communiste clandestin.

Son père, Célestin, Achille Moizan, né en 1881 et domicilié au Carpont en Ploufragan, était cheminot au dépôt de Saint-Brieuc. Sa mère Joséphine, Louise, Marie Tual, ménagère, naquit en 1886. Marcel Moizan, célibataire, travaillait comme manœuvre à Guingamp. Il adhéra à la cellule de Guingamp du PCF en 1938 animée par Alexis Quilgars et Pierre Belloeil qui furent candidats aux élections municipales partielles de 1939. Il vendit l’Humanité sur la place publique lors des conflits qui secouèrent les usines Tanvez en 1937 et 1938. Démobilisé le 28 août 1940, il entra dans l’Organisation spéciale (OS) dès le printemps 1942. Il était en contact avec Marie Follézou et Yves Offret, responsables du PCF clandestin à Guingamp. Sous la responsabilité de Prosper Jeannic, un des dirigeants des Francs-tireurs et partisans (FTP) du secteur, « Face bestiale », son pseudonyme, participa aux attentats à Guingamp contre l’occupant. Le 2 décembre 1942 il déposa une bombe devant la Soldatheim. Le 3 janvier 1943 il fit partie du groupe qui tenta, sans succès – les explosifs restant inertes – de plastiquer la voie Paris Brest à la sortie de Guingamp. Le 3 février 1943 avec Prosper Jeannic et Yves Offret, ils déposèrent une bombe contre le garage Lézoray qui servait de dortoir aux troupes d’occupations. Le 25 mars 1943, il faisait le guet lorsqu’un restaurant qui accueillait les troupes d’occupation fut visé146833, mais l’engin n’explosa pas. Après la traîtrise de Léon Renard, responsable du PCF clandestin, il fut arrêté le 6 août 1943 à Guingamp, place du Champ au Roy, par le Service de police anticommuniste (SPAC) dans le cadre d’une très vaste opération de démantèlement de l’organisation clandestine du PCF dans les Côtes-du-Nord. 50 militants dont 17 femmes furent ainsi arrêtés puis déportés. Le 7 juin 1944, Marcel Moizan fut condamné à la peine de mort par un tribunal allemand et fusillé le lendemain à la caserne du Colombier à Rennes avec 31 autres camarades dont huit Républicains espagnols. Son corps fut inhumé au cimetière de La Chesnaye à Guingamp. Son nom figure sur Le monument du Colombier à Rennes,
Site des Lieux de Mémoire du Comité pour l’Étude de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 2W132, 1043W32. – Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 213W68, dossier de la Cour de justice de Rennes, procès Léon Renard, juin 1946. – Christian Bougeard, Le choc de la Deuxième Guerre mondiale dans les Côtes-du-Nord, thèse de doctorat d’État, Rennes II, 1986 ; Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan breton, Saint-Brieuc, PU Bretagne, 1969. – Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000 ; Alain Prigent, « La SPAC contre le PCF clandestin », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 6/7, 1998 ; Serge Tilly, « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944). Les lieux de mémoire », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 10 (2004) et no 11 (2005). – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – État civil, Ploufragan.

Alain Prigent

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