Né le 7 juillet 1893 à Varsovie (Pologne), fusillé comme otage le 15 décembre 1941 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; chapelier.

Aron Szcypior épousa Rachel Rosenberg à Varsovie. Il vint seul en France en janvier 1938, y résida jusqu’en décembre, date à laquelle il fut expulsé en Belgique. Les troupes allemandes envahirent la Belgique le 10 mai 1940. Aron Szcypior retourna en France et habita Toulouse (Haute-Garonne).
Le 11 novembre 1940, Aron Szcypior revint à Paris et demeura dans une chambre au 80 bis boulevard de Belleville, dans le XXe arrondissement. Depuis son arrivée en France, il vivait grâce à ses économies, qui représentaient environ deux ans de salaire. Il s’acquitta le 23 mai 1941 d’une amende de cent francs pour infraction à sa notification d’expulsion de 1938, ce qui permit à la police de le localiser.
Le 19 août 1941, des inspecteurs de la Section spéciale de recherche (SSR) l’arrêtèrent à son domicile. Sur leur rapport, ils indiquèrent : « Aucune preuve sur l’activité politique de cette personne. » Louis Sadosky, responsable du « rayon Juif » de la police et grand falsificateur, écrivit sans le moindre indice : « Suspect du point de vue politique, sympathisant des théories politiques, susceptible de se livrer à la propagande clandestine en faveur de la IIIe Internationale. Dangereux pour l’ordre public. » Aron Szcypior fut emmené à la caserne des Tourelles (XXe arr.), puis, le 22 août, interné au camp de Drancy (Seine, Seine-Saint-Denis) réservé aux Juifs.
Désigné comme otage, il fut passé par les armes le 15 décembre 1941 à 12 h 55 et inhumé au cimetière de Suresnes. Le directeur des Étrangers et des Affaires juives adressa une note le 28 octobre 1942 au directeur général des Renseignements généraux. Il lui demandait de « rechercher et amener au service spécial le nommé Szcypior Aron », l’adresse était erronée, « boulevard de la Villette » au lieu du « boulevard de Belleville ».
Sources

SOURCES : PPo, BA 2439, KB 95, 77W 18. – DAVCC, Caen, B VIII dossier 2 (Notes Thomas Pouty). – Louis Sadosky, brigadier-chef des RG, Berlin 1942, CNRS Éd., 2009. – S. Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Site Internet CDJC.

Daniel Grason

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