Né le 24 novembre 1892 à Essonnes, aujourd’hui Corbeil-Essonnes (Seine-et-Oise, Essonne), fusillé comme otage le 11 août 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; typographe imprimeur ; résistant communiste.

Fils d’Émile, papetier, et de Marie, née Helmer, couturière, Léon Appay était atteint d’une forte myopie. Aussi, lors de son service militaire en octobre 1913, la commission de réforme le classa "service auxiliaire". Mobilisé en août 1914, la commission d’Auxerre le classa "service armé" le 18 août 1915 mais parti le 28 septembre 1915, il fut évacué le 2 octobre suivant en raison de son astigmatisme. Le 6 juillet 1917, il fut détaché dans une entreprise parisienne, Bellard et Gobert puis muté chez Blériot aéronautique, 2 quai Galliéni à Suresnes. Démobilisé le 29 août 1919 du 28e régiment d’infanterie, il se retira 25 rue Chardin à Suresnes.
Il épousa Eugénie, née Monge, le 18 avril 1921 en mairie de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine). Le couple habita dans la même ville dans un pavillon au 52 rue des Trois-Arpents. Un fils, Maurice, naquit en 1922.
Pendant la guerre, en liaison avec le Parti communiste clandestin, Léon Appay imprimait des tracts dans un atelier au 51 rue de Paris à Clichy-la-Garenne.
Il fut repéré le 18 juin 1942 par des inspecteurs des Renseignements généraux alors qu’il s’entretenait avec Maurice Grandcoing, celui-ci réussissant à prendre la fuite. Léon Appay fut interpellé par six inspecteurs de la BS1 dans son appartement. Dans l’atelier de Clichy les policiers saisirent dix mille tracts de l’organisation communiste clandestine et 500 kg de papier blanc. Conduit à la préfecture de police dans les locaux des Brigades spéciales, il fut interrogé pendant trois jours, puis conduit à la prison du Dépôt. Considéré comme complice avec des fugitifs communistes, il fut inculpé dans le cadre de l’affaire Tintelin. Deux autres imprimeurs furent arrêtés, Louis Guyot à Argenteuil et Georges Gentil à Bezons (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), ainsi que son beau-frère Marcel Monge. Il y eut trente-neuf arrestations. Le 5 août 1942, deux grenades furent lancées par des résistants communistes sur des militaires allemands qui s’entraînaient au stade Jean-Bouin (XVIe arr.). Deux étaient tués, cinq grièvement blessés et quinze autres blessés. Les occupants allemands décidèrent le 10 août de fusiller quatre-vingt-huit otages au Mont-Valérien.
Le lendemain, Léon Appay a été fusillé à 7 h 05 au Mont-Valérien. Le journal collaborationniste Le Matin annonça le 11 août dans un « Avis » que « pour répondre à chaque attentat [...] 93 otages terroristes qui ont été convaincus d’avoir commis des actes de terrorisme ou d’en avoir été complices » avaient été fusillés. Son incinération eut lieu au Père-Lachaise, son nom figurant sur une liste marquée du sceau « Secret ».
Sources

SOURCES : Arch. PPo., BA 1747, BA 1752, BA 1801, BA 2117, KB 6, KB 30, KB 102, PCF carton 13, rapports hebdomadaires sur l’activité communiste, 77W 397. – DAVCC, Caen, B VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty). – Arch. mun., Corbeil-Essonnes. – Serge Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit.Le Matin, 11 août 1942. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb.— Registre matricule militaire, Yvelines, 2837 (notes Annie Pennetier).

Daniel Grason

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