Né le 10 mars 1887 à Kletscheding en Bohême (Empire austro-hongrois), fusillé le 19 décembre 1941 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; artisan imprimeur ; militant communiste ; résistant.

Les militants et sympathisants de la sous-section juive du Parti communiste étaient très actifs à Paris. Une dizaine d’imprimeries, centres d’impression et dépôts permettaient à l’organisation clandestine de diffuser journaux et tracts.
Rudolph Zeiler, fils de Florian Zeiler et de Klara Pittner, membre du Parti communiste , était l’un des imprimeurs. Son atelier se trouvait au 118 rue d’Angoulême (aujourd’hui rue Jean-Pierre-Timbaud) à Paris (XIe arr.). Il travaillait pour le PCF depuis 1930.
Après l’attaque des armées nazies contre l’Union soviétique des intellectuels juifs soviétiques, le poète homme de théâtre Solomon Mikhoels, les écrivains et poètes Ilya Ehrenbourg, David Bergelson, Peretz Markish, le violoniste David Oïstrakh, le metteur en scène Sergueï Eisenstein, le physicien Piotr Kapitza, la biologiste Lina Stern, les généraux Jakob Kreiser et Katz formèrent un Comité antifasciste juif. Le 24 août 1941 le poète yiddish David Bergelson lança un vibrant appel à la radio de Moscou à l’adresse des Juifs du monde entier.
Ce texte fut reproduit par la sous-section juive du Parti communiste avec pour titre : « Le grand meeting de Moscou. Appel à tous les Juifs du monde entier. Il faut lutter contre le fascisme et être un partisan qui ne se rend jamais ». Un millier de tracts prêts à la distribution furent découverts dans l’atelier, ainsi qu’un cliché destiné au tirage de la publication de la sous-section juive du Parti communiste Unzer Vort (Notre Parole). Les policiers arrêtèrent Rudolf Zeiler le 29 octobre 1941. L’atelier fut mis à la disposition des allemands.
Livré aux autorités allemandes,Rudolf Zeiler fut condamné à mort par le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.), le 16 décembre 1941 pour « activité en faveur de l’ennemi ». Il a été fusillé au Mont-Valérien le 19 décembre 1941.
Rudolf Zeiler fut inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) le 19 décembre 1941 division 39, ligne 3, n°24 puis transféré le à
Le journal collaborationniste Le Matin publia le 25 décembre un « Avis » annonçant l’exécution de trois hommes dont Rudolf Zeiler.
Il a été inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine, fosse 39 puis transféré le 17 juin 1950 dans le cimetière du Père-Lachaise à Paris (XXe arr .).
Après la Libération, Rudolf Zeiler fut homologué sous-lieutenant FFI à titre posthume par le ministère des Anciens Combattants et Victimes de guerre. La mention « Mort pour la France » figure sur son acte de décès : elle lui fut attribuée par le Secrétaire général aux Anciens Combattants le 2 mai 1945. Il obtint le titre d’Interné résistant (DIR).
Son nom figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien.
Son épouse Toba Zeiler fut également arrêtée mais elle fut relâchée.
Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)
Sources

SOURCES : Arch. PPo., BA 2117, PCF carton 11, rapports sur l’activité communiste pendant l’occupation. — DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). — SHD Vincennes GR 16 P 606847. — David Diamant, Combattants, héros & martyrs de la Résistance, Éd. Renouveau, 1984 ; Les Juifs dans la Résistance française, 1940-1944, Éd. R. Maria, 1971. — Paul Chauvet. La Résistance chez les fils de Gutenberg dans la Seconde Guerre mondiale. Paris : à compte d’auteur, 1979, p. 123. — MémorialGenWeb. — Site Internet Mémoire des Hommes. — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry.

Daniel Grason mise à jour par Marie-Cécile Bouju

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