Né le 4 septembre 1921 à Oissel (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), fusillé le 24 juillet 1941 à la prison du Cherche-Midi à Paris (VIe arr.) ; manœuvre dans l’industrie à Colombes (Seine, Hauts-de-Seine).

André Masseron naquit dans la baraque 31 de la Société des Ateliers d’Oissel où travaillait sa mère, Cécile Fessard, dix-neuf ans. Il fut reconnu le 10 mai 1924 par Édouard Masseron, légitimé par le mariage de ses parents le même jour à Oissel.
Il demeurait 3 avenue de Gennevilliers (de l’Agent-Sarre) à Colombes. La mort de cet ouvrier fit le titre de l’Humanité clandestine du 29 juillet 1941. On y apprend qu’une affiche en français et en allemand annonçait sur les murs de Paris l’exécution d’André Masseron le 24 juillet à l’aube.
Les circonstances de cette exécution ne sont pas clairement établies. Célibataire, il aurait reçu une convocation pour aller travailler comme volontaire en Allemagne. Il refusa et se querella à ce propos avec un militaire allemand. Il l’aurait blessé. Arrêté pour agression d’un soldat de la Wehrmacht, il fut emprisonné à la prison du Cherche-Midi, mais des documents parlent aussi de la Santé. Il fut condamné à mort pour « violences contre un membre de la Wehrmacht », fusillé à la prison du Cherche-Midi selon l’acte de décès et le registre de l’Institut médico-légal. Une enquête de la DGTO ne permit pas d’établir les fondements de son jugement ni les circonstances de son exécution.
Sa mort provoqua beaucoup d’émoi : deux militants, Camille Risser et Henri Legrand, furent arrêtés le lendemain dans le XVIe arrondissement. Le premier avait écrit à la craie blanche sous l’affiche annonçant l’exécution d’André Masseron : « Hitler, ce sera bientôt ton tour ! » Le Secours populaire de France, dans son journal clandestin Libération de septembre 1941, protesta contre l’exécution d’André Masseron associée à celle d’autres fusillés dont Samuel Tyszelman et Henri Gautherot.
L’Humanité du 25 septembre 1941 affirmait qu’il avait été condamné pour « avoir écouté un poste de radio étranger ».
Le geste personnel d’André Masseron et sa mort accompagnèrent la radicalisation de la propagande communiste : « Le sang de ce camarade et de tous les martyrs de la liberté cri Vengeance ! Français unissons-nous pour lutter sous ce double mot d’ordre. La France aux Français ! À la porte les Allemands ! » (l’Humanité, 29 juillet 1941).
La mention « Mort pour la France » figure sur son acte de décès suivant « avis du ministère des Anciens Combattants et Victimes de guerre en date du 31 juillet 1947 ».
Sources

SOURCES : DAVCC. – Arch. PPo., BA 2057, PCF carton 20 tracts pendant l’occupation, 77W 494, registre de l’IML. – L’Humanité clandestine, 29 juillet et 25 septembre 1941. – Arch. mun. Colombes. – État civil, Paris (VIe arr.), OIssel.

Daniel Grason, Claude Pennetier, Thomas Pouty

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