NADEL Simon
Né le 23 décembre 1896 à Varsovie (Pologne), fusillé le 15 décembre 1941 comme otage au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; brocanteur.
Une rafle de la police eut lieu le 21 août 1941 à Paris dans le XIe arrondissement et Simon Nadel fut arrêté. La perquisition de son domicile fut infructueuse, mais il fut tout de même interné au camp de Drancy (Seine, Seine-Saint-Denis) réservé aux Juifs.
Louis Sadosky, responsable du « rayon juif » de la Section spéciale de recherche (SSR), grand falsificateur des rapports de police, porta sans preuves des accusations contre Simon Nadel : « Propagandiste clandestin très actif en faveur de la IIIe Internationale. Suspect et dangereux pour la sécurité intérieure. Dangereux pour l’ordre public. » Simon Nadel fut désigné comme otage et passé par les armes le 15 décembre 1941 à 12 h 45 au Mont-Valérien. Son inhumation eut lieu au cimetière de Nanterre.
Madame Rosa Nadel née Cyferman née le 16 août 1899 à Varsovie demeurant 18 rue de Tourtille à Paris XXe arrondissement témoigna en 1945. Elle fit deux déclarations, devant la commission d’épuration de la police, elle affirma que son mari n’avait « jamais fréquenté les milieux d’extrême gauche ». Quant aux Brocanteurs de Belleville, elle précisa : « Cette société n’a jamais fait de politique ».
Devant les membres de la commission rogatoire chargée du dossier de Louis Sadosky, elle apporta des précisions : « Mon mari a été arrêté le 21 août 1941 au cours des opérations de police dans le XIe arrondissement aux environs de son domicile. »
« Une perquisition [domiciliaire] n’a donné aucun résultat. Il était ex-trésorier des brocanteurs de Belleville, société qui n’a jamais fait de politique, il n’a jamais fréquenté des milieux d’extrême gauche. »
Il était « connu comme trésorier des Brocanteurs de Belleville, groupe constitué au sein de l’ex-section juive du Parti communiste. »
Une plaque commémorative fut apposée après la guerre sur la façade de l’immeuble où il résidait : « ici demeurait nadel simon membre de la Lica fusillé par les Allemands comme otage le 15 décembre 1941 à l’âge de quarante-cinq ans. »
SOURCES : Arch. PPo. BA 2439, KB 95, 77 W 5360-293795. – DAVCC, Caen, B VIII dossier 2 (Notes Thomas Pouty). – Louis Sadosky, brigadier-chef des RG, Berlin 1942, CNRS Éd., 2009. – Serge Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. – Yves Jouffa, témoignage paru dans Le Patriote résistant, septembre 2011. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Site Internet CDJC. – Site Internet Les plaques commémoratives.
Daniel Grason