Né le 1er juin 1906 à Siedlec, région de Mazovie (Pologne), fusillé comme otage le 15 décembre 1941 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; tricoteur.

Samuel Zembrowski était marié à Perla, née Plajnhole. Le couple eut deux enfants et demeurait 8 rue de Tracy à Paris (IIe arr.). Du fait des lois antijuives du 3 octobre 1940 et du 2 juin 1941, Samuel Zembrowski, ne pouvant plus exercer sa profession de tricoteur, fut réduit au chômage. Dénoncé comme « Juif » se livrant « au marché noir », il fut arrêté le 11 octobre 1941 à son domicile par deux inspecteurs de police. Lors de la perquisition, ils saisirent cent cinquante paquets de cigarettes Gauloises, mais aucun tract politique. Il fut immédiatement interné au camp de Drancy (Seine, Seine-Saint-Denis).
La Section spéciale de recherches (SSR) des Renseignements généraux était chargée depuis 1937 de la surveillance des étrangers. Louis Sadosky, responsable du rayon Allemand et Polonais, fut nommé en 1941 responsable du rayon juif, rompant ainsi avec le principe de la nationalité. Il fit de Samuel Zembrowski un : « Militant communiste, suspect au point de vue politique, susceptible de constituer un élément dangereux pour l’ordre intérieur ».
Désigné comme otage, Samuel Zembrowski a été fusillé le 15 décembre 1941 au Mont-Valérien puis inhumé au cimetière de Suresnes.
Sa veuve, Perla Zembrowski, trente-sept ans, témoigna après la Libération devant la commission d’épuration de la police. Elle déclara que son mari « était ennemi de la politique et n’a jamais donné son adhésion à un groupement d’obédience communiste ». Elle précisa : « Les policiers n’ont pas donné de raison pour l’arrestation » de mon mari. Ils « n’ont rien découvert sauf des cigarettes et des bas de soie qu’ils ont emportés. Mon mari s’occupait uniquement de son commerce et de sa famille. Il n’a jamais fait de politique et n’appartenait à aucun groupement.  » Elle fit remarquer que son mari ne figurait pas sur « la liste des militants fusillés par les Allemands » publié par « Le journal juif, Notre Voix à tendance socialiste ».
Sources

SOURCES : Arch. PPo. BA 2439, KB 95, 77 W 5360-293795 (commission rogatoire). – DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Louis Sadosky, brigadier-chef des RG, Berlin 1942, CNRS Éd., 2009. – S. Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Site Internet CDJC.

Daniel Grason

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