Né le 1er septembre 1893 à Vitebsk (Biélorussie), fusillé comme otage le 20 mai 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; journaliste.

Samuel Lewin était marié. Le couple vivait 15 rue de la Santé à Paris (XIIIe arr.). Il fut arrêté à son domicile le 12 décembre 1940 et interné à la caserne des Tourelles (XXe arr.). Livré aux Allemands le 18 mai 1942, incarcéré à Fresnes, son transfert s’effectua le 22 août 1941 au camp de Drancy (Seine, Seine-Saint-Denis) réservé aux Juifs. Sur sa fiche fut écrit comme nationalité « Lituanienne ».
La Section spéciale de recherches (SSR) des Renseignements généraux était chargée depuis 1937 de la surveillance des étrangers. Louis Sadosky, responsable du rayon Allemand et Polonais, fut nommé en 1941 responsable du rayon juif, rompant ainsi avec le principe de la nationalité. Il releva que Samuel Lewin était : « Suspect du point de vue politique », car « il aurait été en relation avec le président de l’Union des jeunes russes ». Il concluait : « Susceptible de se livrer à la propagande en faveur de la IIIe Internationale. Très dangereux pour l’ordre public. »
Le 10 mai 1942, deux attentats furent commis par des résistants, l’un contre le Feldposekretär Heinrich Ragge, l’autre à l’aide d’explosifs contre un local militaire. Le 20 mai, un « Avis » annonça dans le journal collaborationniste Le Matin : « On a découvert que parmi les auteurs des différents attentats commis ces derniers temps à Paris contre des membres de l’armée allemande et de la police française, se trouvaient des Juifs originaires d’Europe orientale qui ont été arrêtés.
En représailles aux deux attentats du 10 mai 1942, cinq Juifs originaires d’Europe orientale ont été immédiatement fusillés. »
Samuel Lewin fit partie des cinq otages passés par les armes le 20 mai 1942 au Mont-Valérien. Son inhumation eut lieu au cimetière de Bois-Colombes (Seine, Hauts-de-Seine).
Sources

SOURCES : Arch. PPo, BA 2439. – DAVCC, Caen, B VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty). – Louis Sadosky, brigadier-chef des RG, Berlin 1942, CNRS Éd., 2009. – S. Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. – Le Matin, 20 mai 1942. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Site Internet CDJC, cote XLVa-41.

Daniel Grason

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