RODDE Édouard
Né le 17 décembre 1909 à Paris (Xe arr.), fusillé comme otage le 11 août 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; ouvrier dans une fabrique de contreplaqué, puis chef de service ; militant communiste ; résistant.
Le couple déménagea et habita 20 rue de Lille (VIIe arr.). Édouard Rodde continua à militer après l’interdiction du Parti communiste, en liaison avec Arthur Tintelin. Il fut arrêté le 23 juin 1942 ; à son domicile, les policiers des Renseignements généraux saisirent des tracts de l’organisation. Édouard Rodde était en possession d’un livret militaire et d’une feuille de démobilisation au nom de Maurice Robert et sur un papier figurait le nom de Bonnefoix, ambulancier à Ivry-sur-Seine. Le couple Rodde fut emmené pour interrogatoire dans les locaux des Brigades spéciales à la préfecture de police. Incarcéré au Dépôt, Édouard Rodde fut mis à la disposition des Allemands. Le 10 août 1942 il fut transféré au fort de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis).
Le lendemain, 11 août, quatre-vingt-huit otages, dont Édouard Rodde et son père Jean Rodde, furent fusillés au Mont-Valérien. Le même jour, le journal collaborationniste Le Matin publiait un « Avis » signé d’un responsable SS : « Malgré plusieurs avertissements, le calme a à nouveau été troublé sur certains points de la France occupée. Des attentats ont été perpétrés contre des soldats allemands par des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre. [...] J’ai en conséquence, fait fusiller 93 terroristes qui ont été convaincus d’avoir commis des actes de terrorisme ou d’en avoir été complices. »
Le corps d’Édouard Rodde, incinéré au Père-Lachaise, fut inhumé le 29 août 1942 au cimetière parisien de Pantin (Seine, Seine-Saint-Denis). Fernande Rodde, sa femme, internée à Romainville, fut libérée peu après l’exécution de son mari.
Le nom d’Édouard Rodde figure sur la plaque commémorative apposée dans le hall de la mairie du VIIe arrondissement de Paris. Sa femme demanda en 1962 au ministère des Anciens Combattants et Victimes de guerre la carte d’internée résistante.
SOURCES : Arch. PPo., BA 2117, BA 2297, PCF carton 13, rapports hebdomadaires sur l’activité communiste, 1W 0133. – DAVCC, Caen, VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty). – S. Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. – Le Matin, 11 août 1942. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Site Internet CDJC XLV-45. – Mémorial GenWeb. – État civil, Paris (Xe arr.).
Daniel Grason