Né le 29 mars 1910 à Lens (Pas-de-Calais), fusillé comme otage le 11 août 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; cheminot ; communiste ; résistant.

Jean Letienne
Jean Letienne
Fils de Fidèle, ouvrier mineur, et de Eléona, née Pouchart, Jean Letienne devint orphelin à l’âge de dix ans, et fut adopté par la Nation par décision du tribunal civil de Béthune. Il épousa le 3 février 1934 Célina Renoncourt en mairie d’Avion. Le couple eut un enfant.
Jean Letienne travaillait au dépôt de la SNCF de Lens. Repéré par la police, il quitta en mai 1941 le Pas-de-Calais et entra dans la clandestinité sous le nom de Gustave Lecat. Il demeurait 23 rue de la Fontaine-au-Roi à Paris (XIe arr.). Il fut arrêté le 23 juin 1942, porteur de fausses cartes d’identité et de plusieurs notes manuscrites concernant des tirages de tracts du Parti communiste, des relevés de comptes et de nombreuses adresses de militants de la région du Nord. Sous le nom de Duchène, il louait un local au 23 rue de la Grange-aux-Belles (Xe arr.). Les policiers déclarèrent la saisie de neuf cent mille tracts.
Inculpé d’infraction au décret-loi du 26 septembre 1939, il fut emmené dans les locaux des Brigades spéciales à la préfecture de police pour interrogatoire. Incarcéré au Dépôt, il fut livré aux Allemands le 10 août 1942 au fort de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis).
Le lendemain 11 août, quatre-vingt-huit otages dont Jean Letienne furent fusillés au Mont-Valérien. Le même jour, le journal collaborationniste Le Matin publia un « Avis » signé d’un responsable SS : « Malgré plusieurs avertissements, le calme a à nouveau été troublé sur certains points de la France occupée. Des attentats ont été perpétrés contre des soldats allemands par des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre. [...] J’ai en conséquence, fait fusiller 93 terroristes qui ont été convaincus d’avoir commis des actes de terrorisme ou d’en avoir été complices. »
Le corps de Jean Letienne, incinéré au Père-Lachaise, fut inhumé au cimetière de Thiais (Seine, Val-de-Marne). Son nom figure sur la plaque commémorative apposée dans la gare de Lens dédiée aux « Agents de la région du Nord morts pour la France 1939-1945 – Région de Lens ».
Sources

SOURCES : Arch. PPo. BA 2117, PCF carton 13, rapports hebdomadaires sur l’activité communiste, 77W 397. – Serge Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. – Jean-Marie Fossier, Zone interdite, op. cit. – Le Matin, 11 août 1942. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Site Internet CDJC XLV-45. – Mémorial GenWeb. – État civil, Lens. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 368530

Iconographie
PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 157

Daniel Grason

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