Né le 27 juin 1892 à La Framboisière (Eure-et-Loir), fusillé, après condamnation, le 4 juillet 1940 à Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; ouvrier agricole ; résistant isolé.

Le père d’Étienne Achavanne était directeur d’école à la Framboisière. Étienne Achavanne participa à la Première Guerre mondiale. À son retour, il fut ouvrier agricole vivant avec sa mère, son père étant décédé. Non mobilisé en 1939, il connut l’exode et s’installa dans la région rouennaise.
L’aérodrome de Rouen-Boos (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) fut occupé par les troupes allemandes dès leur arrivée en Normandie et des équipes de civils furent constituées pour des travaux d’aménagement. Le récit traditionnel, repris à postériori, indique que Étienne Achavanne avait appris que l’aviation anglaise devait bombarder le terrain. Il est en effet peu vraisemblable qu’à cette date les services secrets britanniques aient été en mesure de l’informer d’un projet de raid sur Boos. Toujours est-il qu’il prit l’initiative de couper, le 19 juin 1940, tous les fils électriques et téléphoniques de la base, l’isolant ainsi de la Feldkommandantur de Rouen et rompant toute communication sur l’aérodrome. Le lendemain, 20 juin, un bombardement de la Royal Air Force (RAF) entraîna la destruction de dix-huit avions allemands et la mort de vingt-deux soldats allemands.
Ainsi, l’action individuelle d’Étienne Achavanne a, au minimum, permis et facilité le raid britannique sur l’aérodrome de Rouen-Boos.
Étienne Achavanne, dénoncé, après enquête, fut traduit devant le tribunal militaire allemand de Rouen (FK 517) et condamné à mort pour sabotage le 24 juin. Le jour de son exécution, il confia à l’abbé Bellamy venu l’accompagner au lieu du supplice : « Je ne tiens pas à la vie ; je n’ai jamais été heureux ; je n’ai plus de famille ; le poteau d’exécution ne me fait pas peur. » Il a été fusillé le 6 juillet 1940 en criant « Vive la France » au lieu-dit La Maison Hantée, côte de Bonsecours. On le considère comme le premier habitant de Seine-Inférieure fusillé pour fait de résistance. A noter que Gaston Lefebvre avait été fusillé au même endroit un jour avant Achavanne. L’historien Olivier Wieviorka a récemment indiqué que, selon lui, Etienne Achavanne était, chronologiquement, le premier fusillé pour fait de résistance en France occupée.
Mort pour la France, il a été homologué résistant RIF.
Lieux d’exécution et de memoire voir à Stand de tir du Madrillet
Sources

SOURCES : AVCC, Caen. – SHD, Vincennes, GR 16 P 2369. —Hommage aux fusillés et aux massacrés de la Résistance en Seine-Maritime. 1940-1944. Édité par l’Association départementale des familles de fusillés de la Résistance de Seine-Maritime, Éd. EDIP, 1994. – Olivier Wieviorka Histoire de la Résistance Perrin 2015. — Bernard Charon, 1939-1945. Résistance et répression. Le Tréportais Gilbert Testelin, Le Scorpion brun, chapitre "Etienne Achavanne, premier Résistant fusillé",

Jean-Paul Nicolas

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