Né le 22 septembre 1897 à Ménil-sur-Estrée (Eure), fusillé le 30 avril 1943 au stand de tir du ministère de l’Air à Paris (XVe arr.) ; hôtelier ; résistant ; agent de renseignement de l’armée SR Kléber/SR Air.

Fils de Joseph et de Berthe, née Harang, Georges Agoutin ne connut pas sa mère qui mourut quelques jours après sa naissance. Il obtint à l’issue de sa scolarité son brevet élémentaire et un diplôme d’une école d’agriculture. Engagé pour la durée de la guerre le 12 juillet 1915, Georges Agoutin fut gazé le 10 octobre 1916 dans la Somme. Il termina la guerre comme maréchal des logis.
Après la guerre, il épousa Yvonne Bicherel dont il eut une fille et un fils. Ce dernier, Michel, né en avril 1926, s’engagea plus tard dans la division Leclerc. Mobilisé comme lieutenant dans l’armée de l’air en 1939, il participa à diverses missions en Italie où il fut blessé. Soigné à Blida (Algérie), il rentra en France le 17 juillet 1940. Il tint entre autres un hôtel dans le XVIIe arrondissement de Paris. Recruté au Service de renseignements de guerre le 2 avril 1941 comme agent P2, il fut chef d’un réseau assez important (il habitait alors Marolles-en-Hurepoix) sous le pseudonyme d’Alain Agniol ou Alain Agniel. Son réseau était le SR Kléber/SR Air.
Il fut arrêté sur dénonciation à son hôtel le 17 mai 1942, avec sa compagne et sa fille Jeanine, qui furent libérées dix jours plus tard.
Il fut sévèrement battu et torturé avant d’être envoyé à Fresnes (Seine, Val-de-Marne). En janvier, « le relais des voix » lui apprit que Germaine avait été à nouveau arrêtée le 5 janvier. Le 11 janvier 1943, il fut jugé par le tribunal militaire allemand de la rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.) avec douze détenus. Louis Cavelier, Jean-Marie Le Boterff, Gaston Le Métayer, Jean Nicolas, Émile Le Dref, André Gardes et Georges Agoutin furent condamnés à mort. La peine des cinq premiers fut commuée. Ils moururent en déportation.
Les recours en grâce d’André Gardes et Georges Agoutin étant refusés, ils furent passés par les armes le même jour au stand de tir du ministère de l’Air. Quelques jours auparavant, Germaine, condamnée à quatre mois de prison pour non-dénonciation, fut libérée.
Georges Agoutin fut nommé capitaine à titre posthume et décoré de la Médaille de la Résistance.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, B VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty). – Site Internet des Anciens des Services spéciaux de la Défense nationale (AASSDN) (Notes Daniel Grason). – Mémorial des anciens des services spéciaux de la Défense nationale à Ramatuelle (Var), Livre d’Or. – Mémorial GenWeb.

Jean-Pierre Besse

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