Né le 12 octobre 1923 au Kremlin-Bicêtre (Seine, Val-de-Marne), fusillé par condamnation le 5 avril 1944 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; peintre en bâtiment ; résistant FTPF du détachement Alsace-Lorraine.

Lucien Baillon
Lucien Baillon
Photo professionnelle. Boucheny, Guyot, Gnome et Rhône 39-45. Parcours de 67 salariés, AHS-CGT-SNECMA, 2018.
Monument au Kremlin-Bicêtre
Monument au Kremlin-Bicêtre
Fils de Narcisse Baillon, ouvrier peintre, et de Marie née Manguin, Lucien Baillon demeurait 11 bis rue Anatole-France au Kremlin-Bicêtre. Célibataire, il était au chômage. Pendant la guerre il fit partie du 1er détachement FTP Alsace-Lorraine. En octobre 1943 avec Marcel Morteau, André Brier, Robert Doisy, André Lamarre, Léonard Brugniaud et Joseph Fouriaux, il participa au désarmement de deux gardiens de la paix de faction à l’usine des eaux de Gentilly et à un vol de textile à la gare d’Austerlitz. En novembre, il fut partie prenante d’une expédition chez un fermier ou un boucher, selon les sources, près de Beaumont-le-Roger (Eure). Armes à la main, les FTP s’y firent remettre deux cent cinquante mille francs.
Dénoncés par le tenancier du restaurant « La Provence », 116 avenue d’Italie dans le XIIIe arrondissement, sept FTP furent arrêtés en ce lieu le 16 décembre 1943 par des inspecteurs de la BS2 : Joseph Fouriaux, Marcel Morteau, André Brier, Robert Doisy, André Lamarre, Léonard Brugniaud et Lucien Baillon.
Ce dernier était porteur d’un revolver à barillet chargé et d’un pistolet automatique chargé et approvisionné. Emmené dans les locaux des Brigades spéciales à la préfecture de police, il fut interrogé, puis livré aux Allemands et incarcéré à la prison de Fresnes. Jugé le 28 mars 1944 par le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.), il fut condamné à mort pour « actes de franc-tireur », et passé par les armes le 5 avril 1944 au Mont-Valérien.
Son père, Gabriel Baillon, âgé de soixante-six ans, déposa plainte le 19 avril 1945 contre les inspecteurs qui avaient arrêté son fils. Devant la commission d’épuration de la police, il déclara que son fils avait été « torturé pendant six jours ». Il signala que son fils portait plus de deux mille francs lors de son interpellation et que neuf francs et dix centimes lui furent restitués.
Le nom de Lucien Baillon figure sur la plaque commémorative apposée en mairie du Kremlin-Bicêtre et sur le monument édifié à l’angle des rues Edmond-Michelet et Carnot dédié : « À nos martyrs assassinés par les nazis. » et sur la plaque commémorative aux morts des deux guerres mondiales, située dans la cour de l’hôpital entre les pavillons A. et H. Lionnet et Albert Schweitzer.
Sources

SOURCES : Arch. PPo. BA 2117, KB 5, KB 79, KB 90, PCF carton 15 rapports hebdomadaires sur l’activité communiste, GB 171 (photo). – DAVCC, Caen, Boîte 5 (Notes Thomas Pouty). – Site Internet Mémoire des Hommes (photo monument). – Mémorial GenWeb. – Boucheny, Guyot, Gnome et Rhône 39-45. Parcours de 67 salariés, AHS-CGT-SNECMA, 2018. — État civil, Le Kremlin-Bicêtre.

Iconographie
PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 171 cliché du 17 décembre 1943.

Daniel Grason

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