Né 15 novembre 1921 au Kremlin-Bicêtre (Seine, Val-de-Marne), fusillé le 5 avril 1944 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; blanchisseur à l’Assistance publique à l’hôpital Bicêtre ; résistant FTP du détachement Alsace-Lorraine.

André Brier
André Brier
Fichier de l’Association des familles de fusillés, Musée de la résistance nationale
Fils d’Auguste et de Marie, née Collorec, tous deux infirmiers, André Brier épousa le 12 juin 1940 Marcelle Anson en mairie du Kremlin-Bicêtre. Le couple eut un enfant et demeurait dans la ville au 11 rue Élisée-Reclus. André Brier exerçait sa profession à l’hôpital de la localité. Pendant la guerre, il fut membre du 1er groupe du détachement FTP Alsace-Lorraine.
Il était dans le groupe qui en juin 1943 mit le feu à un garage de l’organisation Todt à Sceaux (Seine-et-Oise, Hauts-de-Seine) et qui détruisit neuf camions et plusieurs automobiles en août 1943. Pour ces deux actions le bilan réel demeura inconnu.
En octobre 1943, avec Joseph Fouriaux, Marcel Morteau, Léonard Brugniaud, Lucien Baillon, Robert Doisy et André Lamarre, il participa au désarmement de deux gardiens de la paix de faction à l’usine des eaux de Gentilly (Seine, Val-de-Marne) et à un vol de textile à la Gare d’Austerlitz à Paris (XIIIe arr.).
En novembre 1943, il participa à une expédition chez un fermier ou un boucher, selon les sources, près de Beaumont-le-Roger (Eure). Armes à la main, les FTP se firent remettre deux cent cinquante mille francs. Il posa un engin explosif à retardement dans un wagon de 1re classe du train Paris-Tours, en gare d’Austerlitz.
Après des arrestations de membres du groupe sur des lieux de rendez-vous, le 15 décembre 1943, des inspecteurs de la Brigade Spéciale no 2 (BS2) arrêtèrent le 16 décembre 1943 au café-restaurant La Provence 116 avenue d’Italie à Paris (XIIIe arr.) les sept FTP : Joseph Fouriaux, Marcel Morteau, André Brier, Robert Doisy, Léonard Brugniaud, Lucien Baillon et André Lamarre. André Brier détenait dix-sept cartouches calibre 8 mm, pour revolver d’ordonnance, une somme de dix mille francs, reliquat d’une souscription pour le Noël du Franc-Tireur et des notes sur la comptabilité du groupe.Le bistrotier fut accusé de dénonciation.
Emmené dans les locaux des Brigades spéciales à la préfecture de police, André Brier fut interrogé, puis livré aux Allemands et incarcéré à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne). Jugé le 28 mars 1944 par le tribunal du Gross Paris rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.), il fut condamné à mort pour actes de franc-tireur. Il fut passé par les armes le 5 avril 1944 au Mont-Valérien avec ses six camarades.
Dans sa lettre d’adieu à sa femme, son fils et son père, il écrivit :" A bas les frontières, aimons nous tous comme des frères. Aux soldats allemands je n’en veux pas trop ils sont à moitié responsables mais aux Français traitres à la Patrie je réclame VENGEANCE. Vive l’Internationale sera mon mot final de cette belle histoire et vive notre belle France, j’espère que les peuples seront heureux."
André Brier fut inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) le 5 avril 1944 division 40, ligne 44, n° 8.
Après la Libération, son père Auguste Brier porta plainte contre les policiers qui avaient arrêté son fils.
La mention Mort pour la France fut attribuée à André Brier le 11 octobre 1945. André Brier fut homologué sergent FFI et interné résistant (DIR) ; il reçut la Médaille de la Résistance à titre posthume par décret du 2 avril 1959, publié au JO du 8 avril 1959.
Le nom d’André Brier figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien. Au Kremlin-Bicêtre, le nom d’André Brier figure sur la plaque commémorative apposée en mairie, sur le monument édifié à l’angle des rues Edmond-Michel et Carnot dédié : « À nos martyrs assassinés par les nazis » et sur la stèle de l’hôpital.
Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)
Sources

SOURCES : Arch. PPo., BA 2117, KB 5, KB 79, KB 90, PCF carton 15 rapports hebdomadaires sur l’activité communiste. — DAVCC, Caen, Boîte 5 B VIII dossier 5 (Note Thomas Pouty), AC 21 P 717725. — Gérard Soufflet, Revue Gavroche n° 162, avril-juin 2010. — SHD Vincennes GR 16 P 90840 (nc). — Site Internet Mémoire des Hommes. — MémorialGenWeb. — État civil, Le Kremlin-Bicêtre. — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry.

Iconographie
PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 173 cliché du 17 décembre 1943.

Daniel Grason

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