Né le 7 juin 1910 à Verneuil-sur-Avre (Eure), fusillé comme otage le 3 février 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; lamineur ; résistant.

Fils d’Albert et de Marguerite, née Picaux, Alphonse Jouis était marié, père d’un enfant, et travaillait depuis le 16 mai 1938 comme lamineur dans l’entreprise Les Laminoirs Saint-Victor, 42 rue Émile-Zola à La Courneuve (Seine, Seine-Saint-Denis). Professionnellement apprécié, il n’était ni militant syndicaliste ni militant communiste. De la classe 1930 recrutement d’Évreux, lors de la déclaration de guerre en septembre 1939, il fut affecté spécial là où il était salarié.
Séparé de sa femme, Alphonse Jouis vivait avec une amie au 30 rue Ferragus à Aubervilliers (Seine, Seine-Saint-Denis). Il fut contacté pendant la guerre par des militants communistes pour distribuer des tracts dans son entreprise, il accepta. Eugène Lumeau, de Saint-Ouen, était le responsable des militants qui distribuaient des tracts à Pantin, au Bourget, à La Courneuve et à Saint-Ouen (Seine, Seine-Saint-Denis).
Le 15 septembre 1941, des policiers de la Brigade spéciale d’intervention (BSI) du commissariat de Saint-Ouen interpellèrent Henri Debray qui distribuait des tracts du Parti communiste dans cette ville. Eugène Lumeau, Francis Soulabaille, Étienne Duban et Alphonse Jouis furent interpellés dans les jours qui suivirent. Inculpé d’infraction au décret-loi du 26 septembre 1939 pour distribution de tracts et de vignettes communistes, Alphonse Jouis fut incarcéré à la prison de la Santé à Paris (XIVe arr.).
Alphonse Jouis ne fut pas jugé, mais fut passé par les armes comme otage le 3 février 1942 au Mont-Valérien. Le lendemain, Eugène Lumeau comparut devant le tribunal du Gross Paris, rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.) et fut condamné à mort pour action favorable à l’ennemi.
L’inhumation d’Alphonse Jouis eut lieu au cimetière communal d’Aubervilliers.
La mention « Mort pour la France » lui fut attribuée par le Secrétariat général aux Anciens Combattants le 19 octobre 1945.
Son nom figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien.
Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)
Sources

SOURCES : Arch. PPo. BA 1928, KB 50, 77W 50. — DAVCC, Caen, otage B VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty), AC 21 P 466 261. — SHD, Vincennes GR 16 P 312586 (nc). — Serge Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. — Site Internet Mémoire des Hommes. — MémorialGenWeb. .

Daniel Grason

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