Né le 22 février 1923 à Paris (XXe arr.), fusillé le 20 mai 1944 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; ajusteur, garçon de café ; résistant FTPF.

Jean Fournier (Tallandier) FRAPP-GB183-360
Communiqué par Didier Alvarez.
Plaque commémorative avec son nom Boulevard Ney dans le XVIIIe arr.
Fils de Daniel, comptable, et de Gabrielle, née Bayard, Jean Fournier résidait pendant la guerre 9 rue Jean-Varenne à Paris (XVIIIe arr.). Il travaillait pour la SNCF (SNCASO) avec Fernand Palin. Réfractaire au Service du travail obligatoire (STO), il rejoignit les FTP en octobre 1943. Matricule 392, il prit le pseudonyme de Tallandier et devint commissaire aux opérations. Il fut FTP rémunéré, avec frais et des cartes d alimentation.
Il participa le 3 décembre 1943 au vol de bicyclettes dans un garage des Lilas (Seine, Seine-Saint-Denis), puis à la tentative d’assassinat de Charles Jousselin. Jean Fournier accompagna Roger Briers, René Lanet, André Cayron et Charles Palin pour déposer un engin explosif au dépôt SNCF de la rue Riquet dans le XVIIIe arrondissement. Il fut de deux opérations de récupérations d’armes à Champigny-sur-Marne.
Jean Fournier fut arrêté le 29 janvier 1944. Lors de la perquisition de son domicile, les policiers saisirent un pistolet automatique et son chargeur, des munitions, plusieurs chargeurs, de la poudre de chasse, du plomb, du matériel pour fabriquer des cartouches et trois cartes d’identité en blanc.
Interrogé dans les locaux de la BS2, incarcéré à Fresnes, il comparut le 12 mai 1944 devant le tribunal du Gross Paris, rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.), en compagnie de Fernand Palin, André Cayron, René Lanet, Gilbert Bizé, Roger Briers et Robert Bonnet. Tous furent condamnés à mort, Jean Fournier pour « activité de franc-tireur ».
Passé par les armes le 20 mai 1944 au Mont-Valérien, il fut reconnu comme sergent FFI à titre posthume.
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Dernière lettre
 
Prison allemande de Fresnes
Samedi 20 mai 1944, 8 heures du matin
Chers parents,
Je vous écris cette lettre qui, j’espère, vous trouvera en bonne santé ; pour moi, ça va jusqu’à présent Malheureusement, j’ai une triste nouvelle à vous annoncer ; j’espère que vous serez forts, comme je le suis moi-même
Je vous ai caché jusqu’à maintenant que je faisais partie des Francs-Tireurs Partisans Vu cela, j’ai été condamné au poteau d’exécution et mon recours en grâce ayant été rejeté, l’exécution aura lieu ce matin à onze heures.
Surtout, mes chers parents, je vous recommande d’être forts et de ne pas vous rendre malades pour moi. Je crois n’avoir accompli que mon devoir et j’espère que vous me pardonnerez de vous avoir caché cela. Enfin, quand vous recevrez cette lettre, tout sera fini pour moi.
Encore une. fois, soyez forts, et embrassez bien toute la famille pour moi, ainsi que tous les amis.
Le plus dur est de ne pas vous avoir vus une dernière fois. Mais le moral est toujours très bon, car je vais mourir pour mon idéal et pour la France..
Recevez, chers parents, de celui de qui la dernière pensée sera pour vous, mes derniers baisers et pensées affectueuses
Votre fils Jean
Vive la France !
Sources

SOURCES : Arch. PPo. BA 2117, PCF carton 8, carton 16 rapports hebdomadaires sur l’activité communiste pendant l’Occupation. – DAVCC, Caen, Boîte 5 (Notes Thomas Pouty). – Site Internet Mémoire des Hommes. – État civil, Paris (XXe arr.). — Note de Didier Alvarez.

Daniel Grason

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