Né le 15 juin 1908 à Dinard (Ille-et-Vilaine), fusillé comme otage le 22 octobre 1941 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; radio-électricien ; résistant du réseau Patt.

Fils de Louis, voyageur de commerce, et de Marie, née Alix, cuisinière, André Ribourdouille alla à l’école primaire, puis apprit le métier de radio-électricien. Mobilisé en 1939, il fut exempté en raison d’un accident. Il travailla chez M. Maulion, électricien rue Jacques-Cartier à Dinard. Il entra en relation avec des élèves de l’École hydrographique de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine).
Avec un poste émetteur-récepteur caché dans une boucherie de Dinard, il émettait pour le réseau de renseignements anglais Patt et captait Radio Londres. Un client de son patron le dénonça. Arrêté sur son lieu de travail le 21 juillet 1941, André Ribourdouille fut incarcéré à la caserne Charner à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor).
Personnage complexe, André Ribourdouille avait proposé ses services à plusieurs officiers allemands à qui il aurait fourni des faux renseignements, comme son camarade Victor Saunier. Les Allemands pensèrent qu’il était un agent double, ce qui, selon Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre, était le cas.
Transféré à Paris, emprisonné au fort de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis), André Ribourdouille a été fusillé comme otage le 22 octobre 1941à 16 heures. Avec lui furent passés par les armes quatre autres otages : Marcel Hévin, Hubert Caldecott, Philippe Labrousse et Victor Saunier. Ces cinq otages furent fusillés au Mont-Valérien en représailles à l’attentat contre le lieutenant-colonel Karl Hotz, responsable des troupes d’occupation en Loire-Inférieure et abattu le 20 octobre 1941 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) par des résistants . Le même jour et pour la même raison, vingt-sept internés furent fusillés à Châteaubriant (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) et seize à Nantes .
André Ribourdouille et ses quatre compagnons ont été inhumés au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) division 39, ligne 4, puis transférés à Nantes le 7 juin 1945.
André Ribourdouille fut réinhumé au nouveau cimetière de Dinard 1, Carré 13 Rang 5 Emplacement 12.
La mention Mort pour la France lui fut attribuée par le Ministère des Anciens Combattants le 29 janvier 1947
Le nom d’André Ribourdouille figure sur le monument aux morts de Dinard, sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien et sur le monument commémoratif des 50 otages à Nantes. Après la Libération, Louis Ribourdouille, son père, demanda une pension au titre de victime civile de la guerre.
Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)
Sources

SOURCES : Arch. PPo., 1W 0397. — DAVCC, Caen, B VIII dossier 2 (Notes Thomas Pouty). — S. Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. — J.-M. Berlière, F. Liaigre, Le sang des communistes, op. cit., p. 66, 215. — Site Internet Mémoire des Hommes. — Site Internet Résistants d’Ille-et-Vilaine. — MémorialGenWeb. — Répertoire des fusillés du cimetière parisien d’Ivry communiqué par Edgar de Bortoli, 2021. — État civil, Dinard.

Daniel Grason

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