Né le 21 septembre 1919 à Saint-Servan-sur-Mer, aujourd’hui Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), fusillé le 10 avril 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; patineur sur cuir, peintre décorateur.

Fils d’Auguste, ouvrier agricole, et de Marie, née Thomas, couturière, Auguste Féré alla à l’école primaire, puis exerça la profession de patineur sur cuir. Il épousa le 11 mars 1939 Lucienne Bouraly en mairie de Bry-sur-Marne (Seine, Val-de-Marne), et le couple habita la ville. Mobilisé en septembre à la déclaration de guerre, il fut démobilisé le 3 avril 1941 à Toulon (Var). Il avait été condamné par le tribunal correctionnel de cette ville à une légère amende pour « abus de confiance ». Il demeura 8 rue Germain-Pilon, près de la place Pigalle à Paris (XVIIIe arr.).
Le 23 mars 1942, il eut sur le boulevard de Clichy, tout proche de son domicile, une discussion vive et très tendue avec André P., vingt et un ans, sous-lieutenant à la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (LVF) et Bernard L., dix-neuf ans. Tous les deux eurent un parcours chaotique : désertion, vols, escroqueries, prison. Quels propos aigres-doux échangèrent-ils ? Ils dénoncèrent à la Feldgendarmerie le fait que Féré possédait une arme.
Les deux dénonciateurs participèrent avec les Allemands aux recherches qui aboutirent à l’arrestation d’Auguste Féré. Incarcéré à la prison du Cherche-Midi, il comparut le 7 avril 1942 devant le tribunal du Gross Paris siégeant rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.). Condamné à mort pour « détention d’armes », il fut exécuté trois jours plus tard au Mont-Valérien.
Son exécution était certainement restée inconnue, puisque, le 8 juin 1942, le tribunal de première instance, 16e chambre, le condamna à treize mois de prison pour tentative d’escroquerie et immixtion sans titre de la fonction d’inspecteur de police. Cette condamnation figura sur le Bulletin de la police criminelle, sous le numéro 1779.
Son inhumation eut lieu au cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) le jour même. Auguste Féré fut reconnu à titre posthume comme soldat FFI de 1re classe.
Mention Mort pour la France attribuée par le Ministère des ACVG en date du 8 octobre 1947.
« Vendredi 10.4.42
15 exécutions
Matin visite à Fresnes. Midi, prévenu que 2 du Cherche-Midi doivent être exécutés, avec 13 autres de la Santé. Je me rends au Ch.-Midi, où vois Alavoine. Alavoine a été baptisé mercredi et il doit être fusillé aujourd’hui. Resta d’un calme fabuleux, écrivit ses lettres. Puis il reçut la 1re ste confession et la 1re ste communion, très recueilli. Sa mère réside Passage Chatel, Caudebec-lès-Elbeuf (S. inférieure). Féré Auguste, longtemps sans pratiquer, suivit l’exemple, voulait mourir dans la paix de l’Église. Se confessa et reçut la ste communion. Nous priâmes ensemble avant et après la ste communion et récitâmes la prière pour les mourants. Leur appétit témoigna de leur sérénité intérieure. Je recommandai même du pain et du café. Le fourgon avec les 13 de la Santé passa et prit les 2, accompagnés de l’abbé Loevenich, du pasteur Peters (un protestant était parmi eux) et moi-même. Ils ne furent pas nombreux à témoigner du repentir ou à désirer prier. La plupart des communistes moururent en criant : "Vive le Parti communiste ! " etc. Enterrés à Ivry ».
Pour les communistes fusillés le 10 avril 1942 au Mont-Valérien, voir Félix Pozzi.
Sources

SOURCES : Arch. PPo., 77W 2 003. – AVCC, Caen, Boîte 5 (Notes Thomas Pouty). – Site Internet Mémoire des Hommes. – Franz Stock, Journal de guerre. Écrits inédits de l’aumônier du Mont Valérien, Cerf, 2017, p. 77-78. — État civil, Saint-Servan aujourd’hui Saint-Malo..

Daniel Grason

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