Né le 1er juillet 1905 à Paris (XIIe arr.), fusillé par condamnation le 29 décembre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; ajusteur, égoutier à la Ville de Paris ; militant communiste ; résistant, membre des FTPF.

Plaques installées par la CGT des égoutiers, en hommage à Edouard Maury, Louis Chevalier et André Benard.
Musée des égouts.
Fils de Jacques, terrassier, et de Louise, née Cattelain, brossière, Édouard Maury fut légitimé par le mariage de ses parents le 15 juillet 1905. Il épousa le 29 juin 1929 Germaine Fleischmann en mairie du XIIe arrondissement. Le couple demeurait dans un pavillon appartenant aux parents Fleischmann au 4 rue Anatole-France à Fontenay-sous-Bois (Seine, Val-de-Marne). Un enfant, Jacques, naquit en 1931.
En 1925, il était membre du Secours rouge international qui devint le Secours populaire de France. Dès 1929 il était membre du Parti communiste, organisé à la section de Fontenay-sous-Bois. Il adhéra à l’association des Amis de l’Union soviétique (AUS) et était abonné au Journal de Moscou.
Ajusteur, Édouard Maury travailla une quinzaine d’années dans une entreprise métallurgique au 4 bis rue de la Révolution à Montreuil-sous-Bois (Seine, Seine-Saint-Denis). Il entra le 16 novembre 1936 à la Ville de Paris, fut égoutier, devint secrétaire de la section syndicale CGT. Mobilisé le 2 septembre 1939, il fut libéré le 9 août 1940 par le centre démobilisateur de Magnac-Laval (Haute-Vienne).
Maurice Couderchet, chargé de réorganiser la section de Fontenay-sous-Bois, le contacta en mars 1941. Édouard Maury accepta de distribuer des tracts du Parti communiste clandestin, devint responsable d’un groupe de trois qui était composé de Marcel Blanchet, Marcel Prugny et de lui-même. Le dimanche 9 août 1942 dans la matinée, il participa avec d’autres militants à une manifestation sur le marché de la Varenne-Saint-Hilaire (Seine, Val-de-Marne).
Le lendemain, il fut arrêté vers 22 h 30 par des inspecteurs des Brigades spéciales mais la perquisition de son domicile fut infructueuse. Il fut inculpé d’infraction au décret-loi du 26 septembre 1939, détenu au Dépôt, interrogé dans les locaux des Brigades spéciales, il déclara ignorer ceux des militants qui étaient armés. Il comparut en compagnie de huit autres militants le 3 mars 1943 devant la Section spéciale de la cour d’appel de Paris, et fut condamné à quatre ans de prison et mille deux cents francs d’amende. À l’issue de la lecture du verdict, les condamnés crièrent « Vive la France ! »
Édouard Maury fut successivement emprisonné à la Santé, Poissy, Melun, puis Fresnes où il a été livré aux Allemands. Le 20 décembre 1943 avec ses compagnons il fit face au tribunal du Gross Paris siégeant rue Boissy-d’Anglas à Paris (VIIIe arr.). Il fut condamné à mort pour « activité en faveur de l’ennemi ». Son exécution eut lieu le 29 décembre 1943 au Mont-Valérien.
Germaine Maury témoigna sur procès-verbal le 26 mars 1945 qu’elle avait aperçu son mari alors qu’il était détenu dans les locaux des Brigades spéciales : « Il ne portait pas de traces de coups. Néanmoins je sais qu’il a été frappé odieusement par les inspecteurs chargés de son interrogatoire. » Elle lui rendit visite à la prison de la Santé où il lui confirma qu’il avait été « frappé à coups de matraque sur tout le corps, au point d’en porter les marques pendant quinze jours ». Elle porta plainte contre les policiers responsables de son arrestation et contre ceux qui l’avaient frappé.
Le corps d’Édouard Maury fut restitué à sa famille le 9 octobre 1947, puis inhumé dans le carré militaire du cimetière de Fontenay-sous-Bois. Il fut reconnu comme résistant FTPF à titre posthume. Son nom figure sur plusieurs plaques commémoratives, à l’angle du boulevard de la Villette et du quai de Jemmapes, vers la berge du canal Saint-Martin « À la mémoire de notre camarade Édouard Maury secrétaire de la Section des égoutiers » ; sur une stèle au Musée des égoutiers (Pont de l’Alma), ainsi que sur une plaque à la Bourse du Travail de Paris. Une rue de Fontenay-sous-Bois porte son nom.
Son fils Jacques Maury fut un actif militant communiste de Fontenay-sous-Bois. Voir la notice de Marise Damiani
Sources

SOURCES : Arch. PPo., 1W 0711, 77W 393, KB 10. – DAVCC, Caen, Boîte 5 / B VIII dossier 5, Liste S 1744-429/43 (Notes Thomas Pouty). – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb. – État civil, Paris (XIIe arr.).

Daniel Grason

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