Né le 10 mai 1918 à Taden (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), fusillé le 31 mai 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; granitier ; membre du Parti communiste clandestin ; résistant FTPF.

Jean-Baptiste Brault était le fils de Baptiste Brault, né en 1872, laboureur demeurant « Aux Portes » en Taden, et de Cécile Lemée, née en 1877, ménagère. Jean-Baptiste Brault était célibataire, demeurant La Ville-aux-Cailles en Le Hinglé. Mobilisé en 1939, il fut gravement blessé à une cheville pendant la Drôle de guerre. Après avoir été soigné dans divers hôpitaux, malgré une blessure qui ne guérissait pas, il reprit son travail d’ouvrier carrier dans le bassin du Hinglé (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor). Profondément marqué par la culture revendicative et révolutionnaire de la profession, il intégra, comme beaucoup de ses compagnons de travail, la résistance FTP.
Brault fit partie du groupe chargé de mener des opérations militaires dans la région de Dinan (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor). La libération de deux membres de la direction FTP d’Ille-et-Vilaine, Jean-Marie Guérillon et Jean Marguerite, arrêtés le 1er avril à Dinan, devint un objectif majeur. Après une première tentative infructueuse, une vingtaine de résistants puissamment armés de revolvers et de mitraillettes s’introduisirent dans la nuit du 11 au 12 avril 1944 au sein de la prison de Dinan pour les exfiltrer. Cette opération, qui resta dans la mémoire collective comme un fait d’armes relevant de l’épopée, fut menée sous la responsabilité personnelle de Louis Pétri, chef des FTP d’Ille-et-Vilaine.
Le 8 mai, Jean-Baptiste Brault fut alerté par Oreste Beghetti, résistant, futur maire de la commune. Mais il ne s’enfuit pas. Le lendemain, sur dénonciation d’un voisin, il fut arrêté par les Allemands.
Au cours de son arrestation, alors qu’il se rendit sans opposition, des coups de feu furent tirés dans la maison, le plafond de sa chambre porta longtemps les traces de balles. Jean-Baptiste Brault fut incarcéré à la prison Jacques-Cartier de Rennes. Le 30 mai 1944, il fut jugé et condamné à la peine de mort. Le lendemain 31 mai 1944, il a été fusillé à 6 h 35 au camp militaire de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande avec ses neuf camarades Marcel Blanchard, René Fayon, Jean Garnier, Louis Hesry, Francis Lafranche, Henri Laplanche, Charles Maillard, Jean Perquis et Hippolyte Thomas. Jean-Baptiste Brault avait vingt-six ans. Il fut d’abord inhumé au cimetière de l’Est à Rennes. Exhumé le 16 septembre 1944, il fut enterré au cimetière du Hinglé. Sa sépulture au cimetière du Hinglé est commune à celle de Marcel Blanchard et Jean Garnier.
Son nom figure sur Le monument de la Résistance et de la Déportation à Dinan et sur La plaque du camp de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande.
Jean-Baptiste Brault fut décoré à titre posthume de la Croix de guerre et de la Médaille militaire.
Site des Lieux de Mémoire du Comité pour l’Étude de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Côtes d’Armor, 2W236. – Archives de l’ANACR. – Alain Prigent et Serge Tilly, L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les Lieux de Mémoire, Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, n° 10 (2004) et n° 11 (2005).

Alain Prigent, Serge Tilly

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