Né le 23 juin 1907 à Ploubalay (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), fusillé après condamnation le 15 juin 1944 au stand de tir de l’Armée de l’Air, Balard, Paris (XVe arr.) ; négociant en matériaux ; membre du réseau Centurie.

Célestin Briend en uniforme de lieutenantt
Célestin Briend en uniforme de lieutenantt
Fichier de l’Association des familles de fusillés, Musée de la résistance nationale
Célestin Briend était le fils de Célestin Briend, cultivateur, et de Jeanne Morel, ménagère. Célestin Briend (fils) épousa Louise Le Vavasseur le 24 avril 1937 à Créhen (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor) où il demeurait, y exerçant la profession de négociant en matériaux.
Arrêté le 24 septembre 1942 à la suite d’un accident d’automobile où était également en cause un véhicule allemand, il fut relâché quinze jours plus tard. Il travaillait pour l’organisation Todt (entreprises chargées de la construction de fortifications), livrant des matériaux pour la construction de fortifications côtières. Dans le même temps, membre actif de la Résistance, appartenant au réseau Centurie, il se servit de sa situation professionnelle pour recueillir des renseignements qui furent transmis en Angleterre. Arrêté par les Feldgendarmes à son domicile, le restaurant Le Vieux Château, place Gilles de Bretagne en Créhen, il fut emmené à la Feldkommandantur de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Incarcéré pour le motif de « sabotage du ciment », il fut transféré à la maison d’arrêt de Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor) puis à celle de Fresnes (Seine, Val-de-Marne).
Le 1er juin 1944, il fut jugé avec cinq Francs-tireurs et partisans (FTP) de Plouagat-Châtelaudren : Gilbert Le Taillandier, Jean-Baptiste Morvan, Albert Portron, Hyacinthe Tilly et René Thouëment ainsi qu’un autre costarmoricain Jean-Marie Le Gallais par un tribunal militaire allemand et condamné à la peine de mort.
Le 15 juin 1944, le Mont-Valérien à Suresnes (Seine ; Hauts-de-seine) n’étant pas accessible, les 6 camarades de Célestin Briend furent fusillés au ministère de la Défense, direction générale des armées, 2 bis avenue de la Porte-de-Sèvres à Paris (XVe arr.), à cet emplacement se trouvaient à l’époque les champs de tirs de l’armée de l’air.
Quant à Célestin Briend, il existe une ambiguïté non résolue à ce jour sur le lieu de son exécution entre Balard et le Mont-Valérien.
Célestin Briend avait 37 ans.
Son nom avait figuré sur la liste du Mont-Valérien mais le 5 juillet 2002 le commission historique le raya : "Le nom de Célestin Briend est retiré de la liste, M. Tsévery ayant signalé qu’il avait été fusillé à Balard".
Célestin Briend écrivit une lettre d’adieux adressée à sa famille.
Fresnes le 15 juin,
Ma chère Louisette.
Je regrette n’avoir pu te voir avant de mourir, que veux tu c’est la destinée. J’espère que ma lettre te parviendra. Je te demande ma chère Louisette d’être courageuse et te de rappeler que dans la vie il faut un jour mourir et ce jour Dieu seul en dispose.
Tu consoleras ma mère en lui disant que je suis mort sans souffrance et chrétiennement ce qui peut être n’aurait pas été si j’étais mort subitement.
Je te conseille ma Louisette de te remarier tu es jeune et trouveras facilement un mari qui te rendra heureuse, plus que tu l’as été avec moi, je reconnais que je n’ai pas été toujours gentil avec toi et te demande de me pardonner.
Je remercie Mr Lefrançois des services qu’il m’a rendu et lui demande qu’il reste avec toi comme associé (s’il le désire) et Directeur.
Je te conseille de prendre Mr Delaunay qui vous serait d’une grande utilité pour mettre en route le commerce de matériaux et organiser les dépôts de Dinard et Dinan et ensuite continuer l’entreprise avec ton frère. Tu diras à nos meilleurs ouvriers que je leur demande qu’ils fassent tout leur possible pour faciliter ta tâche.
Je te quitte ma Louisette avec l’espoir que tu termineras ta vie heureuse c’est je t’assure mon plus grand désir.
Je t’embrasse pour la dernière fois ainsi que toute la famille en vous disant adieu.
Ton mari qui t’aimait sincèrement.
Briend.

Ses obsèques furent célébrées le 7 novembre 1944 en l’église de Notre-Dame du Guildo (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor).
Le nom de Célestin Briend figure sur La cloche du mémorial de la France combattante au Mont-Valérien.
Site des Lieux de Mémoire du Comité pour l’Étude de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 2W104, 2 W106, 68J2. – – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – Serge Tilly, « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire », Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 10, 2004 et no 11, 2005. État civil.

Alain Prigent, Serge Tilly

Version imprimable