Né le 5 mai 1905 à Feins (Ille-et-Vilaine), fusillé le 31 mai 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; gardien de pont ; résistant FTPF.

René Fayon était le fils de Pierre Fayon, cultivateur né en 1880, qui épousa Marie Bénis, cultivatrice née en 1871.
Marié avec Anna Briand le 23 juillet 1923 à Feins, René Fayon demeurait 8 rue du Port à Dinan au moment de son arrestation. Le couple avait quatre enfants. René Fayon fut requis comme garde au pont de la Fontaine des eaux à Dinan.
Fayon avait intégré la Résistance FTP. Il fit partie du groupe chargé de mener des opérations militaires sensibles dans les régions de Dinan (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor) et de Vitré (Ille-et-Vilaine). La libération de deux membres de la direction FTP d’Ille-et-Vilaine, Jean-Marie Guérillon et Jean Marguerite, arrêtés le 1er avril à Dinan, devint un objectif majeur. Après une première tentative infructueuse, une vingtaine de résistants puissamment armés de revolvers et de mitraillettes s’introduisirent dans la nuit du 11 au 12 avril 1944 au sein de la prison de Dinan pour les exfiltrer. Cette opération, qui resta dans la mémoire collective comme un fait d’armes relevant de l’épopée, fut menée sous la responsabilité personnelle de Louis Pétri, chef des FTP d’Ille-et-Vilaine.
Le 9 mai 1944 à 1 h 30 du matin, René Fayon fut arrêté au cours de son service de garde près du viaduc sur la ligne de chemin de fer Dinan–Dinard. Soupçonné d’avoir participé à des actes de terrorisme, en possession d’un revolver, il fut transféré à la prison Jacques-Cartier de Rennes. Le 30 mai, il fut jugé et condamné à la peine de mort. Le lendemain, 31 mai 1944, il a été fusillé à 6 h 35 au camp militaire de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande avec ses neuf camarades : Marcel Blanchard, Jean-Baptiste Brault, Jean Garnier, Louis Hesry, Francis Lafranche, Henri Laplanche, Charles Maillard, Jean Perquis et Hippolyte Thomas.
René Fayon fut d’abord inhumé au cimetière de l’Est à Rennes. Exhumé le 16 septembre 1944, il fut inhumé au cimetière de Dinan le 18 septembre 1944. Son nom figure sur La plaque du camp de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande et sur Le monument de la Résistance et de la Déportation à Dinan (Côtes-d’Armor). L’acte d’état civil comporte la mention « Mort pour la France ».
Site des Lieux de Mémoire du Comité pour l’Étude de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 68J17, 2W33, 5W16. – « Épopées glorieuses de la Résistance dans les Côtes-du-Nord », Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 2, 1995. – Louis Pétri, « Les hommes du Maquis », Le Patriote de l’Ouest, 1945. – Collectif, Le peuple des carrières, Éd. Apogée, 2011. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – Serge Tilly, « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire », Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 10, 2004 et no 11, 2005. – État civil, Feins.

Alain Prigent, Serge Tilly

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