Né le 17 juin 1922 à Brest (Finistère), fusillé le 29 janvier 1944 à Dijon (Côte-d’Or) ; mécanicien dans la Marine nationale ; résistant au sein des FTPF, sous-lieutenant du maquis de l’Ain.

Félix Le Noach était le fils d’Émile, Joseph Le Noach cheminot, mécanicien roulant aux chemins de fer. Sa mère, Philomène, ménagère, s’occupait de ses deux garçons. Le couple demeurait 21 rue des Villes à Moisan à Ploufragan (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor).
Félix Le Noach s’engagea en 1938 dans la Marine nationale. Après avoir suivi l’école des apprentis mécaniciens de Lorient (Morbihan), il fut affecté sur le cuirassé Le Richelieu. Ce bâtiment, pris sous le feu anglais lors de la bataille de Dakar (8 juillet 1940), fut immobilisé par une torpille. Félix Le Noach fut ensuite affecté à la DCA (détection des avions) de Bizerte (Tunisie). En décembre 1942, il rejoignit sa famille à Ploufragan. Pour éviter une réquisition au titre du Service du travail obligatoire (STO), il partit à Paris chez une parente. Il prit alors contact avec le service Périclès qui l’envoya à l’école des cadres du maquis de Lamoura (Jura). Nommé sous-lieutenant, il rejoignit le camp de Cize.
Le 16 décembre 1943, trois équipes de cinq hommes partirent du maquis de l’Ain en direction du Creusot (Saône-et-Loire). Le but de cette opération était de détruire les transformateurs alimentant en électricité les usines Schneider du Creusot afin d’éviter un nouveau bombardement des forces alliées sur la ville du Creusot. Cette ville avait déjà connu deux bombardements importants : le 17 octobre 1942 et le 19 juin 1943 au cours desquels 240 civils perdirent la vie. Lors de cette opération Félix Le Noach eut moins de chance que son ami d’enfance Louis Tanguy, également originaire de Ploufragan, qui faisait lui aussi partie de la troisième équipe du commando. Arrêté il fut incarcéré à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) puis à la maison d’arrêt de Dijon avec Paul Sixdenier.
Félix Le Noach et Paul Sixdenier furent condamnés à mort le 21 janvier 1944 par un tribunal allemand siégeant à Dijon. Ils ont été fusillés le 29 janvier à 8 heures du matin. Félix Le Noach avait vingt-deux ans. Deux mois plus tard, le Maquis de l’Ain dut subir la répression allemande. Le 8 février 1944, onze maquisards furent tués dont Louis Tanguy d’une balle au front. Les corps des deux amis furent ramenés à Ploufragan en 1948. Tous deux furent nommés chevaliers de la Légion d’honneur et reçurent la Croix de guerre et la médaille des combattants volontaires de la Résistance.
Le 4 décembre 1993, une stèle fut inaugurée à Saint-Laurent-d’Andenay (Saône-et-Loire) pour commémorer l’attaque du Creusot et la mémoire des trois maquisards qui perdirent la vie durant ce coup de main.
Site des Lieux de Mémoire du Comité pour l’Étude de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord
Sources

SOURCES : Journal municipal de Ploufragan. – L’Éclaireur de l’Ain, hebdomadaire de la Fédération du PCF de l’Ain. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – Témoignage de son frère Eugène Le Noach, ancien cheminot, demeurant à Ploufragan.

Alain Prigent, Serge Tilly

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