Né le 21 mars 1910 à Plouagat (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), fusillé le 15 juin 1944 à Paris (XVe arr.) ; couvreur ; militant communiste clandestin ; résistant au sein des FTPF.

Le père d’Hyacinthe Tilly, Hyacinthe, René, Marie Tilly, couvreur d’ardoises, épousa Philomène André, ménagère. Hyacinthe Tilly, couvreur de métier, se maria le 23 janvier 1935 dans sa commune natale, avec Marie, Françoise Prido où il demeurait au lieu-dit Mi-Route.
Le Parti communiste clandestin fut pratiquement décapité dans les Côtes-du-Nord après les grandes arrestations d’août 1943. Sous l’impulsion de Louis Picard, les structures clandestines se reconstituèrent avec une nouvelle génération de militants. Très rapidement, la direction des Francs-tireurs et partisans (FTP) s’engagea dans les premiers déraillements de trains, en particulier sur l’axe Paris-Brest. Ces opérations furent menées par le groupe Félix Cadras de Châtelaudren-Plouagat, mis en place par André Cavelan au début de l’année 1943.
Résistant FTP, Hyacinthe Tilly intégra le groupe dirigé pendant l’été 1943 par Pierre Malfoy et Jean-Baptiste Morvan. Le sabotage commis le 15 octobre 1943 sur la voie ferrée Paris-Brest au lieu-dit Kerfichart en Plouvara, provoquant le premier déraillement de train dans les Côtes-du-Nord, mit en mouvement toutes les forces de répression.
Suite aux arrestations de René Thouëment, Albert Portron et Jean-Baptiste Morvan le 1er novembre 1943, Hyacinthe Tilly fut arrêté à son domicile le 23 novembre 1943 à 7 h 20, sur ordre de Rudolph Kiekaffer de la Gestapo de Saint-Brieuc, par les gendarmes français conduits par l’adjudant-chef Le Carzunel, pour avoir hébergé Jean-Baptiste Morvan. Il fut détenu à la maison d’arrêt de Guingamp, puis transféré successivement aux maisons d’arrêt de Saint-Brieuc, Jacques-Cartier de Rennes (Ille-et-Vilaine) et enfin de Fresnes (Seine, Val-de-Marne) vers le mois de mars 1944.
Le 1er juin 1944, il fut jugé avec ses quatre camarades FTP (Gilbert Le Taillandier, Jean-Baptiste Morvan, Albert Portron et René Thouëment) par un tribunal militaire allemand, condamné à la peine de mort pour activité FTP ainsi que deux autres costarmoricains Célestin Briend et Jean-Marie Le Gallais.
Le 15 juin 1944, le Mont-Valérien à Suresnes n’étant pas accessible, ils furent fusillés au ministère de la Défense, direction générale des armées, 2 bis avenue de la Porte-de-Sèvres à Paris (XVe arr.), à cet emplacement se trouvaient à l’époque les champs de tirs de l’armée de l’Air.
Le décès de Hyacinthye Tilly fut constaté par un médecin allemand à 15 h 34, il avait 34 ans.
Le nom d’Hyacinthe Tilly figure sur La plaque du ministère de la Défense à Paris XVème.
Site des Lieux de Mémoire du Comité pour l’Étude de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 2W115, 2W235, 1043W33 (activité du PCF de 1940-1944). – Joseph Darsel, La Bretagne au combat, Éd. Le Signor, 1980. – Marie-Pierre et Pierre Klein, Les déportés des Côtes-du-Nord, livre mémorial, 2007. – Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969. – Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000. – Alain Prigent, « La SPAC contre le PCF clandestin », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 6-7, 1998. – Alain Prigent, Serge Tilly, « La bataille du rail », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 8-9, 2000. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – Serge Tilly, « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 10, 2004 et no 11, 2005. – L’Aube Nouvelle, hebdomadaire de la fédération des Côtes-du-Nord du PCF (1945-1951). – Manuscrit inédit de Jean Le Lévrier, membre du groupe Félix Cadras de Plouagat-Châtelaudren, déporté.

Alain Prigent, Serge Tilly

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