Né le 25 novembre 1899 à Bulat-Pestivien (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), fusillé le 23 juin 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; patron d’une petite entreprise ; résistant FTPF.

François Touboulic était le fils de François Touboulic, laboureur né en 1871, et de Jeannie Chéritel, ménagère née en 1869. Il épousa Germaine Chéritel le 10 mai 1925 à Plougonver (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor). Ils eurent un fils, Roger, qui naquit le 2 mars 1926 à Plougonver. Le couple demeurait au bourg de La Chapelle-Neuve. François Touboulic dirigeait une petite entreprise de transport par autocar et son épouse tenait une petite épicerie.
Engagé dans la Résistance, François Touboulic était responsable au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP) sur La Chapelle-Neuve. Il participa avec le groupe local de FTP, dont Jules Pataou, à des réquisitions et des réceptions d’armes parachutées. Le 13 avril 1944 vers 10 h 30 du matin, les routes d’accès à La Chapelle-Neuve furent barrées par des soldats allemands. François Touboulic fut arrêté à son domicile, ainsi que son fils Roger. Trois autres personnes furent arrêtées à leur domicile : Jules Pataou, boulanger à La Chapelle-Neuve, qui était en train de bêcher son jardin ; André Daniel, non engagé dans la Résistance, qui fut relâché avant le départ du camion ; François Rolland, tailleur d’habits, non engagé dans la Résistance. Les quatre hommes durent monter dans le camion à ridelles, encadrés par deux soldats allemands. L’idée de s’évader fut exprimée entre eux en breton, mais abandonnée à cause de la présence du jeune Roger Touboulic, âgé de dix-huit ans. Le camion prit la direction de Belle-Isle-en-Terre, pour les conduire à la maison d’arrêt de Saint-Brieuc. François Rolland et Roger Touboulic furent libérés quelques jours plus tard.
Le 18 mai 1944, après avoir été affreusement torturés, François Touboulic et Jules Pataou furent transférés au camp Margueritte de Rennes (Ille-et-Vilaine). Puis, le 22 juin 1944, ils furent incarcérés à la maison d’arrêt Jacques-Cartier de Rennes. Ce même jour, François Touboulic fut jugé pour avoir participé à du transport d’armes, et condamné à la peine de mort par le tribunal militaire allemand FK 748 de Rennes. Le lendemain, il a été fusillé au camp militaire de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande, près de Rennes, avec Marcel Le Guillermic, Paul Nogré et Maurice Peigné, de Loc-Envel. Il avait quarante-cinq ans. Jules Pataou, après avoir été condamné à la peine de mort par le même tribunal militaire, fut extrait du peloton d’exécution et déporté en Allemagne, au camp de concentration de Neuengamme ; il décéda le 7 avril 1944 à Lunebourg.
Inhumé dans un premier temps au cimetière de l’Est à Rennes, le corps de François Touboulic fut exhumé le 16 septembre 1944. Il fut enterré au cimetière de La Chapelle-Neuve. Sur la sépulture familiale, on peut lire l’épitaphe : « François Marie Touboulic – fusillé par les boches à Rennes le 23 juin 1944 – dans sa 45e année ». Son nom figure sur La plaque du camp de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande et sur Le monument cantonal de Saint-Paul en Louargat ..
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Site des Lieux de Mémoire du Comité pour l’Étude de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Jean-Pierre Besse et Thomas Pouty). – Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 2W104, 2W117, 2W236, 1176W1. – Françoise Morvan, Miliciens contre maquisards, Éd. Ouest France, 2010. – Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – Serge Tilly, « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 10 (2004) et no 11 (2005).

Alain Prigent, Serge Tilly

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