LOSSOUARN Jean, Marie, Guillaume
Né le 22 décembre 1918 à Pont-Melvez (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), fusillé le 16 juin 1944 à Servel en Lannion (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor) ; ouvrier boulanger.
Condamnation à mort de Jean Lossouarn et de ses camarades.
Condamnation à mort de Jean Lossouarn et de ses camarades.
Le 12 juin 1944, à 6 h 30 du matin, une centaine de soldats allemands, épaulés par trois gendarmes français, encerclèrent la propriété. Les jeunes maquisards tentèrent de se défendre pendant environ une heure. Mais, lorsque les Allemands attaquèrent le château à la grenade, douze maquisards se rendirent. Si quelques combattants réussirent à se cacher et à s’échapper, sept d’entre eux périrent : deux furent tués au combat et cinq massacrés sur place : Jean Marion, Georges Le Saux, Jean Marini, Edmond Corbel, Jean Julienne, Ernest Le Flammec et Marcel Le Bihan. Leurs corps furent enterrés sommairement dans une fosse commune au cimetière de Senven-Léhart. Le château, incendié par les Allemands, fut complètement détruit et ne fut jamais reconstruit.
L’opération militaire allemande, qui fut l’une des opérations de répression les plus sanglantes menées dans le département (dix-neuf victimes), fut conduite sous la responsabilité de Rudolph Kiekaffer et de Wilhelm Funke du SD de Saint-Brieuc.
Jean-Marie Lossouarn, qui faisait partie des douze maquisards arrêtés, fut incarcéré à Guingamp où il subit d’affreuses tortures. Le 16 juin 1944, il fut condamné à la peine de mort par le tribunal du secteur postal 56300 « pour activités de franc-tireur » et exécuté le jour même en même temps que ses onze camarades Briac Blanchard, Albert Fouilhon, Paul Herviou, Joseph Le Bihan, Henri Le Gac, Alphonse Le Pape, Jean-Baptiste Le Tallec, Jean Péron, Albert Pinson, Paul Riou et Christian Savary au camp d’aviation de Servel près de Lannion. Jean-Marie Lossouarn avait vingt-six ans. Son corps fut retrouvé le 17 septembre 1944. Son nom figure sur le monument du terrain d’aviation de Servel où une importante cérémonie patriotique se déroule tous les ans, le premier dimanche du mois d’août. Par contre, les tragiques événements du 12 juin 1944 ne donnèrent lieu dans les années qui suivirent la Libération à aucune commémoration significative dans la commune de Senven-Léhart où aucun monument commémoratif n’a été érigé.
Il fut inhumé au cimetière de Pont-Melvez.
Site des Lieux de Mémoire du Comité pour l’Étude de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord
SOURCES : Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 2W88, 1369W15, 165J3, 1043W3. – Joseph Darsel, La Bretagne au combat, Le Signor, 1980. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – Serge Tilly, « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 10, 2004 et no 11, 2005.
Alain Prigent, Serge Tilly