Né le 22 janvier 1923 à Notre-Dame de Gravenchon (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), fusillé le 3 novembre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; instituteur, carrossier ; résistant.

Bernard Courtault le jour de ses vingt ans.
Bernard Courtault le jour de ses vingt ans.
Son père fit ériger une stèle avec la reproduction de sa dernière lettre, stèle placée dans la clairière où il fut exécuté.
Son père fit ériger une stèle avec la reproduction de sa dernière lettre, stèle placée dans la clairière où il fut exécuté.
Photo Jane Audoli-Courtault
Dernier message sur papier à cigarette, prison de Fresnes
Fils de Gustave, marchand de porcs, et d’Alexandrine, née Giand, Bernard Courtault demeurait 43 rue Paul-Bert à Puteaux (Seine, Hauts-de-Seine). Il y passa sa jeunesse, fut élève au lycée Paul-Langevin puis à l’École normale d’Alençon de 1939 à 1942. Il résida au 29 boulevard Jean-Jaurès à Clichy-la-Garenne (Seine, Hauts-de-Seine), puis 28 rue des Acacias à Paris (XVIIe arr.). Il exerçait la profession de carrossier dans un garage, rue Duret (XVIe arr.).
Membre du groupe de la Résistance étudiante chrétienne du lycée Langevin, Bernard Courtault assurait le 12 juillet 1943 la protection d’André Gaudin, étudiant qui lança vers 8 heures une grenade dans la salle du café de L’Hôtel de la Terrasse 74 avenue de la Grande-Armée (XVIIe arr.), où une quarantaine de soldats allemands prenaient leur petit déjeuner. Trois soldats allemands furent blessés dont un gravement, ainsi qu’une interprète allemande et deux serveuses. Les Allemands tirèrent, André Gaudin armé d’un pistolet automatique riposta à six reprises. Bernard Courtault fut blessé au pied droit, deux civils furent également touchés lors des échanges de coups de feu, tous les trois furent emmenés à l’hôpital Marmottan.
Dans la confusion qui suivit la fusillade, Bernard Courtault ne fut pas inquiété. Des témoins donnèrent le signalement de deux jeunes hommes. Lors de son audition à Marmottan, il s’embrouilla dans ses déclarations... avoua. André Gaudin était un ancien copain de collège qui logeait à l’hôtel du 16 rue des Acacias, non loin du domicile de Bernard Courtault. Les policiers trouvèrent lors de l’examen de ses vêtements une cartouche de 7,65 mm dans l’une de ses chaussettes. Emmené à l’hôpital de la Salpêtrière, il fut mis à la disposition des Allemands.
Il comparut le 4 octobre 1943 devant le tribunal militaire XXI de la SS qui le condamna à mort pour « activité de franc-tireur ». Bernard Courtault fut passé par les armes le 3 novembre 1943 et fut inhumé au cimetière parisien de Saint-Ouen (Seine, Seine-Saint-Denis). Après la guerre sa ré-inhumation eut lieu dans la tombe familiale de Puteaux, et son nom fut inscrit sur le monument aux martyrs de la Résistance de la ville.
Une plaque commémorative fut apposée sur la façade du 43 rue Paul-Bert : « Ici demeurait Bernard Courtault fusillé par les Allemands le 3 novembre 1943. » Sur son acte de naissance figure la mention « Mort pour la France ».
Oeuvres

OEUVRE : Bernard Courtault, Lettres du Mont-Valérien "... cette fois c’est fini, à 8 heures je serai fusillé...", édité par Jane Audili-Courtault, Rennes, Éditions Ouest-France/Ministère de la Défense, 2009, 71 p.

Sources

SOURCES : Arch. PPo., BA 1749, BA 1752, PCF carton 15, rapports hebdomadaires sur l’activité communiste pendant l’Occupation. – DAVCC, Caen, Boîte 5 (Notes Thomas Pouty). – Site Internet Mémoire des Hommes. – Site Internet du Germe. – Société historique, artistique et littéraire de Puteaux (SHALP). – État civil, Notre-Dame-de-Gravenchon.

Daniel Grason

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