Né le 9 mai 1923 à Senven-Léhart (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor), fusillé le 30 juin 1944 à Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) ; sacristain.

Yves Martin était le fils de Jean François Martin, sacristain né le 28 avril 1901 à Seven-Léhart, et de Marie Françoise Lozach ménagère, née le 2 février 1898 à Kerpert (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor).
Le 16 mai 1944, Yves Martin, sacristain à Maël-Pestivien (Côtes-du-Nord ; Côtes d’Armor), fut arrêté lors d’une rafle par les Allemands aidés par des miliciens autonomistes bretons. Le village était tout acquis à la Résistance FTP.
Cette rafle qui entrait dans le cadre d’une vaste opération de police avait pour but la recherche et la destruction des maquis fortement installés dans le sud-ouest des Côtes-du-Nord. Les opérations furent dirigées par Rudolph Kiekaffer, membre de la SS depuis 1933, chef de la sûreté allemande de Saint-Brieuc, celui-là même qui dirigea la rafle de Callac-de-Bretagne le 9 avril 1944. De nombreuses habitations furent perquisitionnées et pillées, les familles menacées par les miliciens. 23 personnes demeurant à Maël-Pestivien furent arrêtées dont le maire et le médecin, ainsi que 12 à 15 autres personnes étrangères à la commune. Les classes de l’école publique furent utilisées comme salle de regroupement et de contrôle d’identité. À l’étage fut installée une salle dans laquelle les personnes arrêtées furent torturées par les tortionnaires nazis et les miliciens autonomistes bretons. Avant de quitter les lieux, les Allemands mirent le feu à trois maisons considérées comme des refuges à terroristes. Le 17 mai 1944 à 7h du matin, Yves Martin et les personnes arrêtées furent rassemblées place du bourg puis emprisonnées à la maison d’arrêt de Saint-Brieuc. Le lendemain, les personnes maintenues en détention furent transférées au camp Margueritte de Rennes.
Le 28 juin 1944, certains détenus furent transférés à Compiègne avant leur déportation dans les camps de concentration en Allemagne.
Yves Martin fut transféré à la prison Jacques Cartier de Rennes. Il fut condamné à la peine de mort par le tribunal militaire allemand FK 748 de Rennes le 29 juin 1944 et fusillé au camp de la Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande le 30 juin 1944. Célibataire, Yves Martin avait 21 ans.
Le nom d’Yves Martin figure sur La plaque du camp de La Maltière en Saint-Jacques-de-la-Lande et une plaque à l’école publique de Maël-Pestivien rappelle le souvenir de cette rafle.
Site des Lieux de Mémoire du Comité pour l’Étude de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Côtes d’Armor, 165J3, 2W36, 1176W1. — Notes de J.P. Besse et Th. Pouty (dossiers DAVCC Caen). — Alain Prigent, Serge Tilly, Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les Cahiers de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord, N° 12, 2011. — État-civil précisé par la mairie de Seven-Léhart.

Alain Prigent, Serge Tilly

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