Né le 10 juillet 1905 au Raincy (Seine-et-Oise, Seine-Saint-Denis), fusillé le 29 décembre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; plombier-couvreur ; militant communiste ; résistant FTPF.

Fils de Jean, directeur de l’usine à gaz, et de Flore, née Bertouille, Marc Viéville épousa Jeanne Muratore le 16 octobre 1929. Le couple demeurait dans un pavillon leur appartenant, sentier du Bois-Chelot à Villemomble (Seine, Seine-Saint-Denis). Marc Viéville adhéra au Parti communiste en 1935 sur son lieu d’habitation, et au moment du Front populaire à la CGT, au syndicat des plombiers de Gagny. Mobilisé en 1939, il fut affecté spécial à la société Sulzer, avenue de la République à Paris (XIe arr.), jusqu’en janvier 1941. Il travailla ensuite aux établissements Devers à Gagny.
Neuf militants communistes participèrent à une manifestation le dimanche 9 août 1942 dans la matinée sur le marché de La Varenne-Saint-Hilaire (Seine, Val-de-Marne). Des tracts furent lancés à la volée au milieu des ménagères : « Ne travaillez pas pour Hitler, car voici ce qui vous attend », « Le Front national de lutte pour l’Indépendance de la France est indispensable au salut de la Patrie ». Marc Viéville devait chanter « La Marseillaise », mais tout ne se déroula pas comme prévu. Marcel Blanchet, armé, fut interpellé par des gardiens de la paix du commissariat de Saint-Maur-des-Fossés. Des inspecteurs de la Brigade spéciale no 2 (BS2) furent chargés des interrogatoires et Marcel Blanchet, sévèrement battu, parla.
Marc Viéville fut interpellé hors de son domicile le 14 août par la BS2 et détenu pendant cinq jours au dépôt. L’interrogatoire fut musclé. Il reconnut qu’il était chargé de la répartition du matériel de propagande dans les sections communistes de Fontenay-sous-Bois, Vincennes et Saint-Mandé, et de repérer les installations militaires allemandes. Envoyé à la prison de la Santé (Paris, XIVe arr.), il comparut le 3 mars 1943 devant la section spéciale de la cour d’appel de Paris, fut condamné à deux ans de prison et mille deux cents francs d’amende. À l’annonce du verdict, les condamnés crièrent « Vive la France ! ».
Il fut conduit en avril à la centrale de Clairvaux (Aube), puis en septembre à la prison de Blois (Loir-et-Cher). Le 26 octobre 1943, il fut incarcéré à Fresnes (Seine, Val-de-Marne) et livré aux Allemands. Il comparut le 20 décembre 1943 devant le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.), et fut condamné à mort pour « activité en faveur de l’ennemi ». Il fut passé par les armes le 29 décembre 1943 à 12 h 02 au Mont-Valérien.
Après la Libération, sa femme témoigna devant la commission d’épuration de la police et déclara : « Mon mari, que j’ai vu avant son exécution, m’a dit avoir été frappé à coups de nerf de bœuf sur les reins au cours de ses interrogatoires à la brigade spéciale. »
Après la guerre, l’inhumation de Marc Viéville eut lieu dans le carré des corps restitués au nouveau cimetière de Villemonble. Son nom fut inscrit sur le monument aux morts. Il figure aussi sur une plaque commémorative sur le mur de la prison de Blois, avec six autres fusillés. Une rue de Villemomble porte son nom.
Sources

SOURCES : Arch. PPo., 1W 0711, 77W 393, KB 10. – DAVCC, Caen, Boîte 5 / B VIII 5, Liste S 1744-429/43 (Notes Thomas Pouty). – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb. – État civil, Le Raincy.

Daniel Grason

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