Né le 19 mars 1921 à Rosendaël (Dunkerque, Nord), fusillé le 14 août 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; employé de bureau ; résistant FTPF.

Fils d’Eugène, marin, et de Julia, née Gilles, René Verheecke, employé de bureau, travaillait aux Chantiers navals français à Blainville-sur-Orne (Calvados). Il fit la connaissance de deux jeunes camarades de travail, Claude Gardelein, électricien, et Antoine Gillain, dessinateur, dix-huit et dix-neuf ans, qui habitaient chez leurs parents. Tous trois voulaient agir contre la présence des occupants.
René Verheecke était hébergé dans un dortoir de l’entreprise et pouvait se déplacer plus aisément que ses deux collègues. Il accepta de déposer le 19 février 1943 un engin composé de cinq bâtons de dynamite sur la première roue d’une locomotive ; l’engin fonctionna, mettant la locomotive hors d’usage.
Le 25 février, il fut chargé d’une nouvelle mission pour la nuit du 28 février au 1er mars : il devait retrouver quatre résistants à moins de sept cents mètres de la gare de Moult-Argences, avec le projet de déboulonner les rails. Comme ses quatre camarades, René Verheecke reçut une arme ; il fut avec un autre résistant chargé du guet. Le travail de déboulonnage des rails commença à minuit.
Un garde quitta vers 2 h 10 le local de la gare de Moult-Argences. Malgré le brouillard, il aperçut trois hommes sur la voie. Il les interpella, mais les résistants enfourchèrent leurs bicyclettes et prirent la fuite. Le garde-voie donna l’alarme, les hommes constatèrent que des tire-fond étaient dévissés, les Allemands furent prévenus, des indices furent trouvés non loin de la voie.
À 5 heures du matin, deux gendarmes interceptèrent René Verheecke, un revolver chargé dans une poche, des balles dans l’autre, ainsi que le plan du lieu du sabotage Il fut menotté puis emmené à la gendarmerie de Caen.
Le 2 mars dans la matinée, des policiers de la 3e brigade mobile de Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) interpellèrent Claude Gardelein, identifié par la plaque de son vélo. Le lendemain, Antoine Gillain fut appréhendé, d’autres FTP furent arrêtés.
Livré aux Allemands, René Verheecke fut transféré à Paris et incarcéré à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne). Jugé le 13 juillet 1943 par le tribunal du Gross Paris siégeant rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.), il fut condamné à mort pour actes de terrorisme, et passé par les armes le 14 août 1943 à 12 h 49 au Mont-Valérien, en même temps qu’Antoine Gillain et Claude Gardelein, ainsi que d’autres FTP du Calvados.
René Verheecke fut inhumé au cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne), puis son corps restitué à sa famille le 10 octobre 1947. Son nom figure sur les monuments aux morts de Blainville-sur-Orne et de Petite-Synthe (Nord), commune rattachée à Dunkerque et sur la Cloche commémorative du Mont-Valérien.
Sources

SOURCES : Arch. PPo., 77W 2174. – DAVCC, Caen, Boîte 5, Liste S 1744-231/43 (Notes Thomas Pouty). – Arch. Dép. Nord (Notes Laurent Thiery). – Jean Quellien, Résistance et sabotage en Normandie, Condé-sur-Noireau, Éd. Charles Corlet, 1992. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb. – État civil, Rosendaël.

Daniel Grason

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