Né le 3 mars 1883 à Lille (Nord), fusillé comme otage le 2 octobre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; officier de réserve ; gaulliste ; résistant du réseau Alliance.

Fils de Louis, né en Belgique, fabricant de chaussures, et de Romaine, née Claeys, Louis Biard effectua un an de service militaire au 37e Régiment d’infanterie. Il fut libéré en septembre 1905. Son père créa le type de bar qui porta son nom, et une quinzaine de bars « Biard » étaient ouverts en 1900 à Paris. Il aménagea un restaurant au Pavillon de l’Andalousie la même année à l’Exposition universelle. En 1913, il demanda au ministre du Commerce et de l’Industrie la possibilité d’être chargé d’une mission gratuite en Abyssinie afin d’étudier la possibilité d’exportation du café de ce pays pour Djibouti.
Au début de la mobilisation en 1914, Louis Biard fut affecté comme maréchal des logis au 19e escadron du train des équipages, service des automobiles, poids lourds, Gouvernement militaire de Paris. Lors de la bataille de Verdun en 1916, il fut cité à l’ordre de l’armée, devint lieutenant, titulaire de la Croix de guerre, capitaine de réserve. Il demeurait avec ses parents 1 rue de Trétaigne à Paris (XVIIIe arr.). Il épousa Marie Fitz-Gérald le 6 août 1919 en mairie du XVIIIe arrondissement.
Le 21 mai 1922 vers 17 h 30, trois hommes haranguaient cent cinquante personnes environ dans le jardin des Tuileries ; les orateurs qualifiés de communistes par la police proclamaient à l’auditoire qu’ils ne répondraient pas à un ordre éventuel de mobilisation. Des gardiens de la paix intimèrent aux hommes l’ordre de circuler. Louis Biard refusa d’obtempérer ; emmené au commissariat, il fut libéré après vérification d’identité et de domicile.
À la mort de son père il prit la direction des cafés Biard. Il demeurait à Paris dans le VIIe arrondissement et parfois dans la propriété familiale à la villa « Castel du Bailly » à Montmorency (Seine-et-Oise, Val-d’Oise). Pendant la guerre, Alliance, le réseau le plus important qui travaillait pour l’Intelligence Service (IS), fut créé au début de l’année 1941 (reconnu officiellement le 1er février 1941). L’initiative fut prise par le commandant Georges Loustanau-Lacau dit Navarre, officier nationaliste, héros de la guerre 1914-1918, spécialiste du renseignement, exclu de l’armée en 1938 pour avoir créé « Corvignolles » un groupe clandestin anticommuniste. Membre du PPF de Doriot, puis pétainiste, il rallia la France libre. Alliance aurait compté trois mille membres, dont quatre cent trente et un moururent. Certains d’entre eux furent fusillés.
Chargé du renseignement dans la région de Montluçon (Allier), Louis Biard demeura à La Croixille (Mayenne). Rentrant d’une mission à Vitré dans les Deux-Sèvres, il fut arrêté le 30 juillet 1943. Deux autres membres du réseau, Valentin Baffet dit Jacques et Olivenbaum dite Henriette Olivier, étaient prisonniers depuis deux jours.
Incarcéré au camp de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis), Louis Biard fut exécuté le 2 octobre 1942 au Mont-Valérien en représailles à l’attentat du 28 septembre contre Julius Ritter, général SS chargé de la déportation de la main-d’œuvre. Le même jour furent passés par les armes dans le même lieu huit autres membres du réseau Alliance : Marcel Boissière, Jean Bouteille, Marcel Brigouleix, Louis Maudeux, François Perrin, Alphonse Rigaud, Maurice Schmitt et Pedro Vallejo. Valentin Baffet et Olivenbaum moururent en déportation à Dora et à Auschwitz.
Incinéré au Père-Lachaise, Louis Biard fut inhumé le 23 octobre 1943 au cimetière parisien de Pantin (Seine, Seine-Saint-Denis). Reconnu comme capitaine de la Direction générale des études et recherches (DGER) et membre des Forces françaises combattantes (FFC), son nom figure sur la plaque commémorative en mairie du VIIe arrondissement et sur le monument aux morts de La Croixille. Son acte de naissance porte la mention « Mort pour la France ».
Sources

SOURCES : Arch. PPo. BA 2297. – DAVCC, Caen, Otage B VIII dossier 6 (Notes Thomas Pouty). – F. Marcot (sous la dir.), Dictionnaire historique de la Résistance, article de J.-M. Guillon, Éd. R. Laffont, 2006. – Serge Klarsfeld, Le livre des otages, ÉFR 1979. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Site Internet CDJC. – Mémorial GenWeb. – Site Internet FMD Mayenne. – Arch. Dép. Nord. – État civil.

Daniel Grason

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