Né le 22 décembre 1913 à Paris (XXe arr.), fusillé le 23 octobre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; employé à la SNCF ; FTPF.

Auguste Eude
Auguste Eude
Fils de Juliette Eude, journalière, Auguste Eude habitait 10 boulevard Magenta à Paris (Xe arr.). Pendant la guerre, il devint membre des Groupes spéciaux d’exécutions (GSE). Il participa à de nombreux attentats entre février et juillet 1943. Auguste Eude, plus âgé, guida les premiers pas de Georges Bauce dit Château dans les actions des FTP. En février ils participèrent à deux actions à Stains : sciage d’un poteau de balisage et incendie de piles de bois dans une scierie. Le 9 mars une bombe incendiaire fut jetée dans un garage réquisitionné par les Allemands rue Paul-Bert à Saint-Ouen (Seine, Seine-Saint-Denis), et des charges explosives furent placées sur les voies ferrées près d’Orry-la-Ville et de Trilport.
Le 4 avril, Auguste Eude plaça une charge explosive sous un rail face à la gare des Godillot à Saint-Ouen. Le service de déminage vint sur place, vers 9 h 55, et un ingénieur chimiste tenta de désamorcer l’engin... qui explosa, le tuant ainsi qu’un gendarme ; deux brigadiers furent blessés. Le même mois, l’un des deux hommes matraqua un cheminot allemand boulevard Ornano à Paris (XVIIIe arr.).
En mai, l’un d’eux tira sur un entrepreneur de Champigny-sur-Marne, des employés municipaux d’Arcueil accompagnés d’un gardien de la paix furent délestés des titres de rationnement qu’ils transportaient. Le 8 juin, Henri Mellet, ex-maire adjoint communiste de Vigneux (Seine-et-Oise, Essonne), déchu de son mandat en 1939, considéré comme traître et dénonciateur, fut abattu. À la mi-juin, Auguste Eude participa au transport des armes de la maison forestière du brigadier Aubry à Sérifontaine (Oise) dans la champignonnière de la Porte Noire à Meriel (Seine-et-Oise, Val-d’Oise).
Le 24 vers 9 heures, à la station de métro Javel, l’un d’eux tira sur Jean Demerval, industriel. Touché par deux balles qui perforèrent ses intestins, il murmura avant de mourir à l’hôpital Boucicaut : « C’est une erreur. » Le lendemain les FTP attaquèrent le centre de distribution de tickets de rationnement du Perreux.
Le 11 juillet, vers 15 h 30, Auguste Eude, Georges Bauce et un troisième homme s’introduisirent dans le deuxième sous-sol du 7 rue Castellane dans le VIIIe arrondissement où étaient stockées des cartes d’alimentation dans un local de la préfecture de la Seine. L’un des FTP menaça le surveillant du lieu de son revolver, l’homme prit peur et s’enfuit en criant, le FTP tira... ce qui donna l’alerte. Les trois FTP prirent la fuite, poursuivis par des locataires, un gardien de la paix et un garde républicain. Auguste Eude et Georges Bauce furent rattrapés et maîtrisés, le premier portait un revolver, le second trois.
Ils furent remis aux inspecteurs de la BS2, et interrogés dans les locaux des Brigades spéciales à la préfecture de police. Livré aux Allemands, Auguste Eude fut incarcéré à Fresnes, et comparut le 15 octobre 1943 devant un tribunal militaire allemand. Condamné à mort pour « activités communistes et activités de franc-tireur », il fut exécuté le 23 octobre ainsi que Georges Bauce, Jean Savu, Augustin Taravella, Pierre-Marie Derrien, Lucien Rigollet et René Minier.
Il fut inhumé dans le carré des corps restitués aux familles au cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne). Par jugement rendu le 26 novembre 1953 par le tribunal civil de Montargis (Loiret), Auguste Eude fut reconnu post-mortem par sa mère Juliette Eude.
Sources

SOURCES : Arch. PPo. BA 1748, BA 1752, BA 2117, BA 2298, PCF carton 8, activité communiste pendant l’Occupation, PCF carton 15, rapports hebdomadaires sur l’activité communiste pendant l’Occupation. – DAVCC, Caen, Boîte 5 B VIII dossier 4 (Notes Thomas Pouty). – Le Matin, 25 juin 1943. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb. – État civil, Paris (XXe arr.).

Iconographie
PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 177

Daniel Grason

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