QUÉDEC Maurice
Né le 11 novembre 1909 à Quimper (Finistère), fusillé comme otage le 11 août 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; terrassier ; militant communiste.
Des inspecteurs de la Brigade spéciale no 1 (BS1) repérèrent et filèrent Arthur Tintelin, qui payait des graveurs, photograveurs et imprimeurs. Les filatures débutèrent à l’automne 1941. Les 17 et 18 juin 1942, des inspecteurs de la BS1 procédèrent à un coup de filet ; Maurice Quédec et Lucie Mansuy furent interpellés le 18 juin. Maurice Quédec fut interrogé dans les locaux des BS à la préfecture de police, puis incarcéré au Dépôt. Le 10 août 1942 il fut livré aux Allemands au fort de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis).
Le lendemain, 11 août, quatre-vingt-huit otages, dont Maurice Quédec, ont été fusillés au Mont-Valérien. Le même jour, le journal collaborationniste Le Matin publiait un Avis signé d’un responsable SS : « Malgré plusieurs avertissements, le calme a à nouveau été troublé sur certains points de la France occupée. Des attentats ont été perpétrés contre des soldats allemands par des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre. [...] J’ai en conséquence fait fusiller 93 terroristes qui ont été convaincus d’avoir commis des actes de terrorisme ou d’en avoir été complices. »
Le corps de Maurice Quédec fut incinéré au Père-Lachaise (Paris, XXe arr.). Sa compagne, Lucie Mansuy, partit en déportation le 21 janvier 1943 de Compiègne (Oise) à destination d’Auschwitz (Pologne). Elle connut trois camps de concentration, et fut libérée par la Croix-Rouge le 22 avril 1945 à Mauthausen (Autriche). Quand la commission d’épuration de la police siégea, elle n’était pas rentrée de déportation.
SOURCES : Arch. PPo., BA 2117, BA 2299, KB 79, PCF Carton 13 rapports hebdomadaires sur l’activité communiste pendant l’Occupation. – DAVCC, Caen, B VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty). – S. Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. – Charlotte Delbo, Le Convoi du 24 janvier, Éd. de Minuit, 1995. – FMD, Livre-Mémorial, op. cit. – Le Matin, 11 août 1942. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Site Internet CDJC VII-7. – État civil, Quimper.
Daniel Grason