Né le 22 mai 1922 à Milly-sur-Thérain (Oise), fusillé le 15 mars 1944 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; étudiant ; résistant du réseau Turma-Vengeance.

Originaire du hameau de Croutoy dans l’Oise, Michel Pelletier demeurait chez son oncle, M. Pauphilet, 86 rue d’Assas à Paris (VIe arr.). Le 6 juin 1942, Karl Llach, une insigne avec une croix gammée à la boutonnière, employé à l’administration militaire allemande, eut l’impression d’être suivi dans le métro, puis à la sortie de la station Saint-Michel sur le boulevard du même nom. À l’angle avec le boulevard Saint-Germain, il alerta un gardien de la paix ; appréhendé à 16 heures, Michel Pelletier fut emmené au commissariat du quartier. Après vérification d’identité et perquisition domiciliaire, il fut relaxé.
Michel Pelletier entra dans le réseau Turma-Vengeance et participa avec André Tavernier, François Sachetti et Paul Durrenberger à plusieurs actions : dans la nuit du 25 au 26 juillet 1943, ils cambriolèrent la mairie d’Antony pour récupérer des tickets de rationnement, commirent deux vols d’automobiles dans le XVIe arrondissement de Paris et un vol d’un uniforme allemand avec ceinturon et revolver à la piscine Molitor.
Des inspecteurs de la BS2 les interpellèrent le 6 septembre 1943. Michel Pelletier fut arrêté au moment où il prenait le train à la gare du Nord pour Beauvais alors qu’il tenait à la main une valise qui contenait une bombe incendiaire. Douze mille francs lui avaient été versés par Bernard Chevignard dont il était l’adjoint et l’ami pour assurer la vie du groupe. Le 17 août 1943, il versa la somme sur son compte personnel à la Société générale 67 rue de La Boétie (VIIIe arr.).
Lors des perquisitions domiciliaires, deux mitraillettes Sten, des parabellums, des pistolets automatiques, des grenades Mills et des bouteilles incendiaires furent saisis. Michel Pelletier détenait onze grenades Mills, une boîte cylindrique contenant douze amorces pour les grenades, deux petits rouleaux de cordeau détonant à la penthrite et quatre étuis en fer-blanc contenant chacun cinq crayons allumeurs à retardement. Le 7 octobre 1943, les Allemands se présentèrent à la Société générale munis d’un procès-verbal de désistement de la préfecture de police signé du commissaire de la BS2 Pierre Gautherie ; ils vidèrent le compte.
Conduit dans les locaux des Brigades spéciales, il y resta jusqu’au 23 septembre. Incarcéré à Fresnes, il comparut le 3 mars 1944 devant le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.), avec son ami Bernard Chevignard, François Sachetti, André Tavernier et Albert Koulmann de Turma-Vengeance. Il fut condamné à mort pour « actions de franc-tireur et meurtre d’un soldat allemand ». Passé par les armes le 15 mars 1944, il fut inhumé dans le carré des corps restitués aux familles au cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne).
Après la Libération, la réinhumation de Michel Pelletier eut lieu à Milly-sur-Thérain. Son nom figure sur le monument aux morts de la localité, sur la plaque commémorative posée à l’ancienne école communale du Hameau de Croutoy dédiée « À Michel Pelletier, fusillé le 15 mars 1944, et à François Pelletier, fusillé le 12 août 1944, victimes de la barbarie allemande pour leur activité patriotique contre l’oppresseur ». Son nom fut aussi gravé sur la plaque du Lycée Félix Faure à Beauvais et sur la stèle des « Morts pour la Patrie » à l’extérieur de l’auditorium du Saint-Esprit dans la même ville. Le ministère des Anciens Combattants et Victimes de guerre reconnut Michel Pelletier combattant membre des Francs-tireurs et partisans français (FTPF). Peut-être était-il membre à la fois de Turma-Vengeance et des FTP ?
Madame Pauphilet, sa tante, se présenta devant la commission d’épuration de la police ; elle déclara plusieurs fois avoir rendu visite à son neveu à Fresnes. Celui-ci lui affirma « n’avoir jamais été frappé » lors des interrogatoires par les Brigades spéciales. Rien ne fut dérobé lors de la perquisition ; elle ne reconnut aucun des inspecteurs qui arrêtèrent Michel Pelletier.
Sources

SOURCES : Arch. PPo., BA 2117, BA 2299, KB 77, PCF, carton 15, rapports hebdomadaires sur l’activité communiste pendant l’Occupation. – DAVCC, Caen, Boîte 5/ B VIII dossier 5 (Notes Thomas Pouty). – Arch. PPo. 1W 0295. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb.

Daniel Grason

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