Né le 23 septembre 1924 à Angers (Maine-et-Loire), fusillé par condamnation le 2 juin 1944 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; cantonnier à la Ville de Paris, aide-forgeron ; domicilié à Vitry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) ; résistant FTPF.

Georges Ruet demeurait 2 place André-Maginot à Vitry-sur-Seine. Il entra dans les FTP en juin ou novembre 1943, sous le pseudonyme de « Jo », matricule 5627.
Le 1er avril 1942, un homme dénonça le militant communiste Jean Bonnefoix, chauffeur de l’ambulance municipale d’Ivry-sur-Seine, accusé de distribuer des tracts de l’organisation clandestine. Jean Bonnefoix fut interpellé le 23 juin 1942 dans le cadre de l’affaire Tintelin, et a été fusillé comme otage le 11 août 1942. La rumeur publique désigna Pierre Blain, charcutier d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne), comme étant le dénonciateur de Jean Bonnefoix. Le FTP Jean Calvet donna ordre à Georges Ruet de le tuer. Le 2 février 1944, avec Jean Bosc et Maurice Tinseau en protection, Georges Ruet passa à l’action. Vers 18 h 30, il tira sur Pierre Blain qui fermait les rideaux de sa boutique du 1 avenue de la République à Ivry-sur-Seine. Deux gardiens de la paix à bicyclette le rattrapèrent. Georges Ruet présenta une carte d’identité au nom de Louis Degoie. Il était porteur d’un revolver à barillet calibre 6,35 mm contenant quatre cartouches et une douille perforée, ainsi que de quatorze cartouches.
L’interrogatoire de Georges Ruet se déroula dans les locaux de la Brigade spéciale no 2 (BS2) à la préfecture de police. Il déclina sa véritable identité et son métier, aide-forgeron au chômage. Il affirma que cette action était la première à laquelle il participait. Les FTP qui l’accompagnaient, Jean Bosc et Maurice Tinseau, furent arrêtés le lendemain 3 février ; le même jour Pierre Blain, grièvement touché, mourut à l’hôpital d’Ivry-sur-Seine.
Georges Ruet fut condamné à mort par le tribunal du Gross Paris siégeant rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.), le 22 mai 1944, pour « activités de franc-tireur », et fusillé au Mont-Valérien le 2 juin 1944, l’année de ses vingt ans, ainsi que Jean Bosc et Jean Calvet. Maurice Tinseau fut déporté le 7 juillet 1944 vers le camp de concentration de Natzweiler (Alsace), il fut ensuite transféré à Dachau (Allemagne) puis à Mauthausen (Autriche) où il mourut le 21 avril 1945.
Georges Ruet fut inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) le 2 juin 1944, division 40, ligne 44, n°73. Le 24 octobre 1956, le corps de Georges Ruet fut restitué à sa famille.
Le 5 juillet 1945 Louis Ruet, gardien de nuit chez Gnome et Rhône, porta plainte contre les policiers qui participèrent à l’arrestation de son fils Georges Ruet : il les considérait comme responsables de la mort de son fils.
La mention Mort pour la France fut attribuée à Georges Ruet par le Secrétariat général aux Anciens Combattants le 19 novembre 1945.
Georges Ruet fut homologué à titre posthume FTP, FFI et interné résistant ; il fut décoré de la Médaille de la Résistance par décret du 3 septembre 1959, publié au JO du 12 septembre 1959.
Son nom figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien et sur la plaque de l’Union Fraternelle des Métallurgistes CGT 94 rue Jean-Pierre Timbaud à Paris (XIe arr.).
Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)
Sources

SOURCES : Arch. PPo. BA 1752, BA 2104, KB 8, 77W 3114, PCF carton 8, activité communiste pendant l’Occupation, PCF carton 16, rapports hebdomadaires sur l’activité communiste pendant l’Occupation. — DAVCC, Caen, Boîte 5-Liste S 1744-383/44 (Notes Thomas Pouty), AC 21 P 668162. — SHD Vincennes GR 16 P 527613 (nc). — Site Internet Mémoire des Hommes. — MémorialGenWeb. — État civil, Angers (extraits). — Livre-Mémorial, Fondation pour la mémoire de la déportation. — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry.

Daniel Grason

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