Né le 5 janvier 1926 à Épernay (Marne), fusillé par condamnation le 2 juin 1944 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; domicilié à Choisy-le-Roi (Seine, Val-de-Marne) ; ajusteur à la SNCF à Vitry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) ; résistant FTPF.

Archive de la préfecture de police
Archive de la préfecture de police
Fils de Célestin, employé de chemin de fer, et de Rosa, née Dalet, Jean Bosc demeurait chez ses parents 33 rue Camille-Desmoulins à Choisy-le-Roi et travaillait comme ajusteur aux ateliers de la SNCF de Vitry-sur-Seine.
Il rejoignit en novembre 1943 les FTP, détachement Alsace-Lorraine dont l’un des deux groupes était dirigé par son ancien camarade de classe, Jean Calvet. Avec plusieurs membres de ce groupe, il participa à la destruction d’un poteau de balisage et au sectionnement de fils téléphoniques sur les communes de Thiais (Seine, Val-de-Marne) et de Choisy-le-Roi.
Le 2 février 1944 il assura avec Maurice Tinseau la protection de Georges Ruet qui tira vers 18 h 30 sur Pierre Blain, charcutier qui fermait les rideaux de sa boutique à Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne), soupçonné d’avoir dénoncé Jean Bonnefoix. Deux gardiens de la paix à bicyclette poursuivirent et arrêtèrent Georges Ruet.
Grièvement touché Pierre Blain mourut le lendemain 3 février à l’hôpital d’Ivry-sur-Seine. Ce même jour, Jean Bosc et Maurice Tinseau furent interpellés par des inspecteurs de la Brigade spéciale no 2 (BS2). Les policiers perquisitionnèrent le domicile de Jean Bosc et saisirent un revolver à barillet chargé, une fausse carte d’identité au nom de Langlois avec sa photographie, deux faux certificats de travail destinés à un autre FTP et des tracts intitulés « Manifeste des Forces unies de la jeunesse patriote ».
Incarcéré à Fresnes (Seine, Val-de-Marne), Jean Bosc fut condamné à mort par le tribunal du Gross Paris rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.), le 22 mai 1944 pour « activités de franc-tireur » et passé par les armes le 2 juin 1944 en même temps que Georges Ruet et Jean Calvet. Maurice Tinseau fut déporté le 7 juillet 1944 vers le camp de concentration de Natzweiler (Alsace), il fut ensuite transféré à Dachau (Allemagne) puis à Mauthausen (Autriche) où il mourut le 21 avril 1945.
Jean Bosc fut inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) le 2 juin 1944, division 40, ligne 44, n°71 puis transféré le 23 décembre 1944 dans le carré militaire du cimetière de Choisy-le-Roi.
Le lieu de sa mort qui figure sur son acte de naissance est erroné (on y lit « Choisy-le-Roi » au lieu de Suresnes).
La mention Mort pour la France lui fut attribuée par le Secrétariat général aux Anciens Combattants le 20 septembre 1945.
Jean Bosc fut homologué à titre posthume FTP, sous-lieutenant FFI, interné résistant ; il fut décoré de la Croix de guerre, et il reçut la Médaille de la Résistance par décret du 22 avril 1966, publié au Journal officiel JO du 4 juin 1966.
Son nom figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien et sur le monument aux morts dans le cimetière de Choisy-le-Roi.
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Dernière lettre
 
Fresnes, le 2 juin 1944
Mes bien chers parents,
Je vous écris la dernière lettre, une lettre d’adieu avant de mourir. Nous venons d’apprendre que, notre recours en grâce ayant été rejeté, nous allons être exécutés cet après-midi à trois heures en un lieu inconnu. Je vous supplie d’avoir un grand courage, car moi j’en ai et c’est à vous d’en avoir aussi afin de vous montrer dignes de votre fils aimé.
La dernière heure va sonner pour nous, à l’heure où vous recevrez cette carte, nous ne serons plus de ce monde depuis longtemps ; mais nous mourrons eu braves, et fiers d’être Français.
J’espère que vous excuserez mon passé qui n’a pas toujours été des plus doux à votre égard, et que vous ne m’en voudrez pas.
Votre dernier colis nous profitera quand même ; quant aux vêtements, ils vous seront bientôt rapportés, et encore une fois, je vous en supplie, ne vous désespérez pas. C’est fini, ce n’est qu’un mauvais moment à passer pour vous.
Je ne vois rien à vous dire, si ce n’est de faire preuve encore une fois d’un grand courage en pensant à moi.
Je vous embrasse bien fort ainsi que toute la famille et emporte votre souvenir inoubliable jusqu’au dernier moment.
Votre fils aimé et adoré qui vous quitte pour toujours en vous embrassant bien fort.
Votre fils dévoué jusqu’à la mort,
J. Bosc
Adieu. Vive la France pour qui j’ai donné ma vie.

Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)
Sources

SOURCES : Arch. PPo. BA 1752, PCF carton 8, activité communiste pendant l’Occupation, PCF carton 16, rapports hebdomadaires sur l’activité communiste pendant l’Occupation. — DAVCC, Caen, Boîte 5 (Notes Thomas Pouty), AC 21 P 428 562 et AC 21 P 316220. — Bureau Résistance GR 16 P 75034. — Site Internet Mémoire des Hommes. — MémorialGenWeb. — Lettres de fusillés, Éditions France d’abord, 1946, p. 18-19. — Stéphane Robine, dir. Thomas Fontaine Cheminots victimes de la répression, Mémorial, 1940-1945, Perrin/SNCF, 2017 . — État civil, Épernay. — Livre-Mémorial, Fondation pour la Mémoire de la Déportation. — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry.

Iconographie
PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 173 cliché du 4 février 1944.

Jean-Pierre Besse, Daniel Grason

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