CALVET Jean

Fils de Joseph, boulanger, et de Félicie, née Barguès, Jean Calvet vivait 12 avenue Marcelin-Berthelot à Choisy-le-Roi (Seine, Val-de-Marne). Il rejoignit les FTPF en juin 1943 et prit le pseudonyme de Jean, matricule 5624. Il dirigeait l’un des deux groupes du détachement Alsace-Lorraine.
Il donna notamment ordre à Georges Ruet de tuer Pierre Blain, charcutier à Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) soupçonné à tort d’avoir dénoncé Jean Bonnefoix, membre de l’organisation clandestine. Le 2 février 1944, avec Jean Bosc et Maurice Tinseau en protection, Georges Ruet passa à l’action : vers 18 h 30, il tira sur Pierre Blain qui fermait les rideaux de sa boutique. Deux gardiens de la paix à bicyclette rattrapèrent Georges Ruet.
Jean Bosc et Maurice Tinseau, furent arrêtés par des inspecteurs de la Brigade spéciale no 2 (BS2) le lendemain 3 février 1944 ; le même jour Pierre Blain, grièvement touché, mourut à l’hôpital d’Ivry-sur-Seine.
Le 8 février 1944, Jean Calvet fut interpellé par des inspecteurs de la BS2, et trouvé porteur de trois tracts ronéotypés de l’organisation, d’un coup de poing américain, d’un chargeur de pistolet calibre 7,65 mm et de notes manuscrites. Il prétendit qu’il n’avait participé qu’à la destruction d’un poteau indicateur à Choisy-le-Roi.
Incarcéré à Fresnes (Seine, Val-de-Marne), il comparut le 22 mai 1944 devant le tribunal du Gross Paris rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.). Il fut condamné à mort pour « action de franc-tireur », et passé par les armes le 2 juin 1944 au Mont-Valérien en même temps que Jean Bosc et Georges Ruet.
Ils sont, semble-t-il, les derniers fusillés du Mont-Valérien.
Maurice Tinseau fut déporté le 7 juillet 1944 vers le camp de concentration de Natzweiler (Alsace), il fut ensuite transféré à Dachau (Allemagne) puis à Mauthausen (Autriche) où il mourut le 21 avril 1945.
Jean Calvet fut inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) le 2 juin 1944, division 40, ligne 44, n°69 puis transféré le 23 décembre 1944 dans le carré militaire du cimetière de Choisy-le-Roi.
La mention Mort pour la France lui fut attribuée par le Secrétariat général aux Anciens Combattants le 10 août 1945.
Jean Calvet fut homologué à titre posthume chef de groupe FTP et lieutenant FFI ; il fut décoré de la Croix de guerre.
Son nom figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien et sur le monument aux morts dans le cimetière de Choisy-le-Roi.
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Dernière lettre

 

Fresnes, le 2 juin 1944

Chers parents,

Je viens d’apprendre que nous allons être fusillés cette après-midi à trois heures, donc cette lettre sera la dernière.

Je serai courageux jusqu’au bout ; bien que cette nouvelle soit dure à vous annoncer, je le fais fermement.

Je, vous demande surtout de tâcher de consoler Jeannine ; je vous en remercie.,

Je vous écris il est onze heures et demie. Les quelques heures qu’il me reste à vivre, je vais penser à vous,’ ainsi qu’à la France, ma noble Patrie ; je meurs pour une cause juste. J’espère que la guerre va bientôt finir et que notre sacrifice n’aura pas été vain.

Chers parents, je ne vous reverrai plus, supportez votre deuil aussi courageusement que moi ma sentence. ,

Je ’ne sais plus quoi vous dire, je vais terminer ma lettre en vous disant adieu, que je vous aime et penserai à vous toujours.

Je vous envoie mes derniers et affectueux baisers.

Adieu. Vive la France !

Votre fils bien-aimé Jean

Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)